« Pleurer est plus doux qu’on ne le croit. » (Pétrarque)

Paru chez Lamiroy à Bruxelles sous la plume de Baptiste Frankinet et sous la forme d’une conversation à bâtons rompus, le petit essai intitulé Nicolas Defrecheux – Le bicentenaire d’un auteur wallon ressuscite les mânes d’un auteur dialectal quelque peu oublié.

Nicolas Defrecheux, né le 10 février 1825 à Liège où il est mort le 26 décembre 1874 (à 49 ans), était un écrivain et un poète wallon de renom.

En 1854, il proposa au Journal de Liège la publication d’un texte de chanson en wallon intitulé Lèyîz-m’ plorer (« Laissez-moi pleurer ») qui parut le 23 juin et remporta d’emblée un grand succès populaire. Ce texte raconte le désespoir d’un homme face à la mort de celle qu’il aimait. Rapidement mis en musique sur une mélodie du compositeur français Hippolyte Monpou (1804-1841), il connut des tirages exceptionnels pour l’époque et devint un classique de la littérature wallonne.

Notons au passage que Lèyîz-m’ plorer est la seule chanson en wallon interprétée par Édith Piaf, qui la qualifiée de « meilleure chanson qui ait jamais été écrite »[1].

En 1856, Nicolas Defrecheux s’inscrivit au concours de la Société philanthropique des Vrais Liégeois, à l’occasion du 25anniversaire de règne de Léopold Ier. Il y proposa L’avez-v vèyou passer ? (« L’avez-vous vu passer ? »), un cråmignon (i.e. une danse traditionnelle de la région de Liège) dont l’écriture et le vocabulaire sont de grande qualité.

En 1860, il devint secrétaire du recteur de l’université de Liège puis obtint le poste d’appariteur de la faculté de médecine. Il continua de composer et collabora aux Almanachs de Mathieu Laensbergh, dont il signa les parties wallonnes de 1857 à 1874. Il participa également au Dictionnaire des spots et proverbes du linguiste Joseph Dejardin.

En 1861, son poème Mès deûs lingadjes (« Mes deux langues ») traita du rapport complexe entre la langue française et la langue wallonne au cœur de la société liégeoise.

Le succès de Nicolas Defrecheux l’avait encouragé à créer, le 27 décembre 1856 avec le linguiste Charles Grandgagnage (1812-1878), la Société liégeoise de littérature wallonne, qui devint plus tard la Société de langue et de littérature wallonnes, dont son biographe actuel, Baptiste Frankinet est membre depuis 2016 et qu’il a présidée de 2019 à 2022[2].

PÉTRONE

Nicolas Defrecheux – Le bicentenaire d’un auteur wallon par Baptiste Frankinet, éditorial de Julien Noël, Illustrations de Hugues Hausman, Bruxelles, Éditions Lamiroy, collection « L’article », février 2025, 38 pp. en noir et blanc au format 10 x 14 cm sous couverture brochée en couleurs, 5 €


[1] Entretien dans Le Soir du 30 novembre 1962, cité in Michel Francard, Wallon, picard, gaumais, champenois. Les langues régionales de la Wallonie (2013),

[2] Source : Wikipédia.

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Date de publication
lundi 21 avril 2025
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