Après Les Centurions [1] et Les Mercenaires, les Éditions des Presses de la Cité à Paris poursuivent avec Les Prétoriens la réédition des grands romans militaires de Jean Lartéguy, dont on se souviendra qu’il fut un des plus prestigieux reporters de guerre français, qu’il travailla pour Paris-Presse et pour Paris-Match quand ce magazine rivalisait avec les plus importants de la planète et qu’il obtint le fameux prix Albert-Londres en 1955.
Voici le pitch de l’ouvrage, paru en 1961 :
« Rentrés d’Indochine après la pénible épreuve des camps, les compagnons du capitaine Esclavier et de Boisfeuras sont engagés dans un nouveau conflit, entre djebel et désert. Après leurs défaites successives, en Indochine notamment, cette guerre-là, ils veulent la gagner, quel qu’en soit le prix. Les centurions deviennent des prétoriens. Le meurtre d’un des leurs entraîne ces soldats à déborder du cadre de leur action militaire et à “faire de la politique”. »
Profondément anticommuniste, l’auteur n’en était pas moins sévèrement critique vis-à-vis des travers du système colonial tout autant qu’envers la duplicité des hommes politiques à Paris « qui promettaient aux officiers et aux populations que la France resterait aux colonies, à l’heure même où ils entamaient des négociations d’indépendance » (suivez son regard vers Charles de Gaulle, entre autres) ainsi qu’envers les méthodes du FLN quand celles-ci s’avéraient criminelles et, par conséquent, envers les Français qui leur apportaient leur soutien quand celui-ci se soldait par la mort de militaires du contingent.
Un sujet fortement touchy par les temps qui courent, ce qui constitue à notre avis une excellente raison de l’aborder par la lecture de ce livre au scénario par ailleurs passionnant !
PÉTRONE
Les Centurions par Jean Lartéguy, Paris, Presses de la Cité, novembre 2013, 464 pp. en noir et blanc au format 14 x 22,5 cm sous couverture brochée en quadrichromie, 22 € (prix France)