Le superbe catalogue (paru chez Flammarion) de l’exposition Émile Bernard – La peinture en colère qui se tient au musée de l’Orangerie à Paris jusqu’au 5 janvier 2015 – et qui sera également présentée à la Kunsthalle de Brême, du 7 février au 31 mai 2015 – est une magnifique occasion de découvrir l’œuvre picturale largement méconnue d’une personnalité majeure dans l’élaboration de l’art moderne, qui fut également peintre, graveur, critique d’art, écrivain et poète.
Écoutons les commissaires de ce grand événement :
« À la fin des années 1880, il inaugure le style cloisonniste, dont on sait l’importance qu’il revêtira chez Gauguin et Van Gogh, mais aussi chez les Nabis. Après la controverse sur l’invention du symbolisme en peinture, qui l’oppose violemment à Gauguin, Bernard s’installe au Caire où il reconsidère la stylisation schématique et la recherche de primitivisme symboliste. La découverte des maîtres anciens l’incitera cependant à renouer avec la tradition.
De retour en France, il publie des témoignages fondamentaux sur Cézanne et des écrits esthétiques remettant en cause les avant-gardes au nom de la tradition picturale. Mais, loin de se définir par un traditionalisme suranné, son art porte toujours la marque d’une personnalité curieuse et tourmentée, à la recherche de l’absolu artistique. »
Chiffonnières – Clichy (1887), musée de Brest.
Ajoutons que le titre de l’exposition s’explique par le fait qu’Émile Bernard, qui explora aussi la création symboliste, tachiste et orientaliste, était doté d’un fameux caractère qui marqua ses échanges – néanmoins fructueux – avec les plus grands artistes de son temps…
PÉTRONE
Émile Bernard, 1868-1941, ouvrage collectif, Paris, Éditions Flammarion, septembre 2014, 248 pp. en quadrichromie au format 22 x 28,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 39 € (prix France)
Émile Bernard (1868-1941), Après-midi à Saint-Briac (1887),
huile sur toile, Aarau, Aargauer Kunsthaus© Jörg Müller, Aarau.