Mettant cartes sur table et donc en exergue l’homosexualité du « Maupassant anglais » dans sa biographie richement illustrée de Somerset Maugham (1874-1965) parue chez Séguier à Paris, le journaliste Jean-Paul Chaillet rappelle aussi combien ce nouvelliste talentueux, ce romancier passionnant, ce dramaturge à succès et cet essayiste distingué, fin observateur désabusé de la nature humaine, fut un prodigieux raconteur d’histoires souvent cruelles, narrées avec une élégance tout en finesse, en understatements so British et en piques allusives bien senties.
Français d’adoption et de culture, voyageur infatigable, agent secret épisodique, millionnaire avisé, bridgeur acharné, collectionneur d’art et amateur de martinis glacés, Somerset Maugham fut par ailleurs le plus cosmopolite des écrivains britanniques et son œuvre a influencé celles de Graham Greene, Evelyn Waugh, John Le Carré, Anthony Burgess, Bruce Chatwin et William Boyd, pas moins !
Autant de bonnes raisons pour se (re)plonger dans la lecture captivante des textes artistement ciselés de Mr Ashenden, agent secret, du Fil du rasoir, des Trois grosses dames d’Antibes, de Vacances de Noël, des Quatre Hollandais ou de Madame la Colonelle, par exemple.
Cynisme à fleuret moucheté et plaisir spirituel garantis !
PÉTRONE
Somerset Maugham par Jean-Paul Chaillet, Paris, Éditions Séguier, mars 2014, 195 pp. en noir et blanc au format 15 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 19 € (prix France)