Vientos del pueblo

Un an après celle de La vengeance de Baudelaire, un thriller littéraire très réussi, voilà que paraît, toujours aux Éditions MA à Paris, la traduction française d’un roman plus politique du grand reporter et baroudeur flamand Bob Van Laerhoven, Le mensonge d’Alejandro, dont l’intrigue policière et amoureuse se déroule en Amérique latine à l’époque des Pinochet, Noriega, Videla et autres crapules à la solde de l’impérialisme yankee, qui écrasèrent leur peuple sous prétexte de lui éviter une oppression soviétique à la cubaine…

En voici le pitch :

« Terreno, Amérique du Sud, 1983. Après dix années de dictature, la junte du général Pelaròn semble vaciller. Alejandro Maldiga, guitariste du poète et chanteur populaire Victor Pérez, exécuté par le régime, quitte la sinistre prison baptisée « La Cène ».

La résistance cherche de nouveau à attirer Maldiga dans ses rangs, mais Alejandro a changé.

Dévoré par la culpabilité – il se sent responsable de la mort de son ami Pérez –, Maldiga devient involontairement le centre d’un réseau d’intrigues dramatiques qui mèneront à une catastrophique rébellion populaire. »

Ce texte formidable, au centre duquel on aura reconnu un important soutien de Salvador Allende, le guitariste chilien Victor Jara [1] mort le 16 septembre 1973 après que des séides lui eurent tranché les doigts à la hache dans l’enceinte du stade de Santiago – avec la complicité du dear Henry Kissinger, dénoncée par Julos Beaucarne dans une lettre émouvante… –, ce texte formidable, donc, analyse avec brio les mécanismes de la dictature et de ses méthodes répressives qui demeurent, hélas, plus florissantes que jamais aux quatre coins de la planète.

Et la polluent de façon bien pire que celle dénoncée par les écologistes bobos…

PÉTRONE

Le mensonge d’Alejandro par Bob Van Laerhoven, traduit du néerlandais par Marie Hooghe, Paris, Éditions MA, mai 2014, 295 pp. en noir et blanc au format 14 x 22 cm sous couverture brochée en couleurs, 17,90 € (prix France)


[1] On lui doit les albums Canto a lo Humano (1966), Canciones folclóricas de América (1967), El Verso es una paloma (1967), Te recuerdo Amanda (1969), Canto libre (1970), El Derecho de vivir en paz (1971), La Población (1972), Canto por traversura (1973), Presente (1975, posthume) et la fameuse chanson Vientos del pueblo (1973).

Date de publication
samedi 2 août 2014
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