Dans ses Histoires de cuisines et trésors des fourneaux (Paris, Éditions Larousse) superbement illustrées, l’historienne du goût Madeleine Ferrières a rassemblé, glanés de dictionnaires médicaux en traités d’agriculture, 200 textes culinaires inédits, mais aussi des recettes et des descriptions de plats ou d’ingrédients racontant ce que mangeait le peuple français entre le XVIe et le XIXe siècle, de François 1er à Napoléon III.
Désuètes, singulières ou franchement improbables, ces préparations oscillent entre anchois et baleine, bouillon d’os et cabot, coliques et haricot, marsouin et lézard, pain de cervelle et poule d’Inde, tortue et vierge, aux côtés de curiosités culinaires comme le rôti de chat ou le boudin de sang humain ainsi que des grands classiques que deviendront la sauce tomate, le bœuf miroton, la choucroute, le haricot de mouton ou les œufs de Pâques..
Avis aux amateurs de surprises du chef !
PÉTRONE
Histoires de cuisines et trésors des fourneaux par Madeleine Ferrières, Paris, Éditions Larousse, octobre 2008, 192 pp. en quadrichromie au format 23 x 30,5 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 29,90 € (prix France)
Voici une recette de dessert proposée en l’An III par Mme Mérigot dans La Cuisinière républicaine :
Pour faire des pets
Ingrédients :
Pommes de terre, beurre, eau de fleur d’oranger, sucre, eau, œufs, huile, sucre, sel
Recette :
Mettez cuire des pommes de terre clans l’eau après les avoir pelées et laissées ressuyer ; mettez-les en pâte, en les pilant très longtemps ; mettez la pâte dans une casserole, avec du beurre gros comme un œuf, de l’eau de fleur d’orange plein une cuiller a café, un peu de sucre, un peu de sel, un grand demi-setier d’eau ; faites bouillir le tout ensemble un moment, faites une pâte bien liée et bien épaisse, en remuant toujours jusqu’à ce qu’elle s’attache a la casserole ; pour lors vous la mettrez promptement dans une autre casserole et vous y délayerez quelques œufs, jusqu’à ce que votre pâte devienne molle sans être claire ; faites des petits tas de pâte de la grosseur d’une noix ; mettez-les dans la friture, plus qu’à moitié chaude, en remuant sans cesse, quand ils seront bien montés et de belle couleur, servez chaudement après les avoir poudrés de sucre fin.