Fort d’une expérience de plus de 50 000 consultations, le médecin-nutritionniste français Patrick Serog explique dans Les enfants, à table ! (chez Flammarion à Paris) que l’éveil du goût commence in utero et que « les habitudes alimentaires, bonnes ou mauvaises, s’acquièrent avec le temps. Le milieu dans lequel l’enfant évolue, l’attention portée et le temps consacré aux repas, la tradition gastronomique familiale, les rituels propres au foyer, sont autant d’éléments qui influencent au premier chef les pratiques alimentaires d’un individu durant son enfance bien sûr, mais aussi plus tard, à l’âge adulte ».
Aussi l’auteur souhaite-t-il que les parents transmettent à leurs enfants leur propre culture alimentaire – du moins si elle est bonne – de la mère à l’enfant, bien entendu, mais aussi en passant par tous les membres d’une famille, même recomposée, sans oublier les camarades de classe…
Car manger en famille réduit les risques d’obésité, tandis que l’adolescence, contrairement aux idées reçues, est une période propice à la perte de poids, ce qui fait qu’il peut s’avérer bon de lutter subtilement contre la néophobie alimentaire des plus jeunes et de déculpabiliser les ados en les laissant manger du ketchup et de la pizza, pour autant que certains équilibres soient maintenus.
L’ouvrage fait partager les clés d’un héritage alimentaire réussi et propose aux parents, pour que les filles et les garçons d’aujourd’hui sachent comment se nourrir sainement plus tard, d’expérimenter avec eux des conseils les aidant à inventer leurs propres rituels, leur permettant de cuisiner ensemble et leur montrant comment enseigner à ces générations futures l’art de bien faire les courses et de dresser une belle table…
En vue de mieux transmettre ce que nous aimons et ce que nous sommes vraiment !, conclut le docteur Serog. Il a mille fois raison…
PÉTRONE
Les enfants, à table ! par le docteur Patrick Serog en collaboration avec Sylvie Perez, Paris, Éditions Flammarion, septembre 2012, 252 pp. en noir et blanc au format 15 x 24 cm sous couverture brochée en couleurs, 18 € (prix France)
Pour vous, nous avons recopié dans cet ouvrage intelligemment pédagogique les quelques conseils suivants :
Chaque chose en son temps : quelques repères pour une bonne diversification alimentaire
Les aliments sont classés par ordre alphabétique.
Abats : à partir de 5 mois (très riches en protéines et en fer).
Barres de céréales : pas avant 4 ans.
Biscottes : à partir de 3 ans.
Céréales infantiles : à partir de 4 mois.
Céréales de type corn flakes : à partir d’1 an.
Charcuteries (hors jambon) : à partir de 2 ans.
Chocolat : à partir de 18 mois.
Crèmes dessert : à partir de 3 ans.
Crudités : à partir de 18 mois.
Frites : à partir d’1 an.
Fromages à pâte dure (comté, emmental) : à partir de 8 mois.
Cancoillotte pasteurisée (c’est un excellent fromage qui contient très peu de matières grasses), mozzarella pasteurisée, Vache qui rit, Babybel, Kiri, P’tit Louis : à partir de 7 mois.
Fromages gras (roquefort, double-crème, reblochon, bleu) : vers 8 mois.
Fromages au lait cru (camembert, vacherin, brie, coulommiers, saint-marcellin) : pas avant 1 an.
Fruits écrasés, compotes et petits pots : à partir de 4 mois, sauf fraises (6 mois).
Fruits secs (pruneaux, figues, dattes, abricots secs) : à partir de 2 ans.
Fruits oléagineux (noix, noisettes, amandes, cacahuètes) : pas avant 5 ans.
Glaces et sorbets, gâteaux : à partir de 2 ans.
Jus de fruits : à partir de 4 mois.
Légumes frais ou surgelés sans nitrates : à partir de 4 mois, sauf betterave rouge (5 mois), chou-fleur (1 an), chou, salsifis, topinambours, oseille (18 mois).
Légumes secs (lentilles, pois, haricots blancs) : à partir de 15 mois.
Légumes en conserves : à partir d’1 an.
Matières grasses : à partir de 4 mois.
Œuf : à partir de six mois, d’abord dur, puis mollet, puis coque. Omelette et œuf au plat : vers 15 mois.
Poisson : à partir de 4 à 6 mois.
Viandes : à partir de 4 à 6 mois.