Né en 1961 à Birmingham, Jonathan Coe est l’un des auteurs majeurs de la littérature britannique contemporaine et les Éditions Gallimard à Paris ont fait paraître récemment la traduction française de son Expo 58, un agréable et subtil roman d’atmosphère qui se muera au fil des pages en parodie de roman d’espionnage aux rebondissements inattendus.
Comme l’annonce le titre, le récit a pour cadre l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958, dernière manifestation internationale d’importance d’un monde occidental qui ne tarderait pas à vaciller sous les coups de la modernité et de la décolonisation.
Thomas Foley, un jeune cadre du ministère britannique de l’Information, est envoyé dans la capitale belge pour superviser la construction du Pavillon britannique et veiller à la bonne tenue d’un pub, le Britannia, censé incarner la culture de son pays. Six mois durant, il ira de rencontre en rencontre (un journaliste soviétique, un scientifique anglais, une hôtesse belge…) et vivra des moments dont il est loin de percevoir à quel point ils bouleverseront son existence.
Ajoutons pour conclure à propos de cet excellent texte que, bien que citoyen de Sa gracieuse Majesté, l’auteur ne commet aucune erreur manifeste dans la restitution des réalités et de l’ambiance de la Belgique d’alors.
Une belle performance en soi, non ?
PÉTRONE
Expo 58 par Jonathan Coe, traduction de l’anglais par Josée Kamoun, Paris, Éditions Gallimard, février 2014, 330 pp. en noir et blanc au format 14 x 20,5 cm sous couverture brochée et jaquette en couleurs, 22 € (prix France)