Le Journal d’un déporté civil de la guerre 14-18 de Victor Goffart paru à Tenneville aux Éditions Memory reprend le récit authentique d’un civil belge déporté de force en Allemagne, en décembre 1916, pour raison économique, afin de compenser les lourdes pertes causées dans les rangs teutons – et leur main-d’œuvre –par les grandes batailles façon Verdun.
L’auteur, un citoyen lambda, a consigné dans un cahier la chronique quotidienne des souffrances, des brimades et des privations endurées au cours de cinq mois terribles passés dans un camp – malade, il rentrera en mai 1917 – avec en prime la faim, le froid et les coups, omniprésents.
Il s’agit donc d’un témoignage de première main relatif à une histoire parfaitement méconnue, celle des déportations planifiées du premier Service de Travail Obligatoire, instauré pendant la Grande Guerre (et non pas au cours de la Seconde Guerre mondiale).
À l’inverse des sottises colportées par l’agit-prop de la NV-A, ce document souligne au passage la solidarité et la fraternité dans l’épreuve entre les Flamands et les Wallons en dépit des manœuvres allemandes visant, déjà, à semer la discorde en favorisant les « cousins germains ».
Si Bart De Wever avait la fibre d’historien – mais il n’est que diplômé de la très flamingante KUL, ce qui équivaut, concernant la connaissance du passé de la Belgique, à une peau d’âne roumaine –, on lui recommanderait la lecture de cet ouvrage…
PÉTRONE
Journal d’un déporté civil de la guerre 14-18 par Victor Goffart, préface de Francis Balace, Tenneville, Éditions Memory, août 2013, 74 pp. en noir et blanc au format 15 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 12 €