Mélange de lingala, de kikongo, d’argot et de français, Le parler kinois (recensé par Roger Mazanza aux Éditions Le Cri) constitue un beau modèle de joliesse et de créativité, comme le montrent les quelques exemples suivants, dans la langue de Voltaire :
Ambianceur : fêtard. Bottine : préservatif, capote. Casser le Bic : abandonner l’école. Chine : commune de Masina (en raison de sa forte densité de population…). Cinq heures : personne atteinte de strabisme. Criseur : individu qui connaît des manques d’argent récurrents. Date critique : période située entre deux paiements de salaire. Dessert : cure-dents (à défaut de mieux…). Fusible : morceau de fil de fer servant à rafistoler une chaussure. Gica : Congolais vivant en Belgique ou Belge d’origine congolaise (vient de « Belgicain »). Jeton : injure que l’on jette à la figure de quelqu’un. Kadhafi : revendeur illégal de carburant. Mobiles : les fesses (d’une femme) qui bougent. Pédiatre : homme qui ne drague que des filles mineures. Quatre lettres (avoir les) : avoir le sida. Sans-payer : panier à salade de la police. Série 8 : désigne une femme née dans les années 80. Temps flamand : époque coloniale. Tonne : 1000 francs. VW : homosexuel (parce que la Coccinelle a son moteur à l’arrière…).
Funny, isn’t it?
PÉTRONE
Le parler kinois par Roger Mazanza, Bruxelles, Éditions Le Cri, décembre 2012, 193 pp. en noir et blanc au format 13 x 20,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 15 €