S’inscrivant dans le sillage du Caravage (1571-1610) pour ce qui concerne la maîtrise du clair-obscur et les thèmes véristes, l’œuvre du peintre lorrain Georges de La Tour (1593-1652) connut le succès sous Louis XIII avant de sombrer dans le purgatoire et renaître au XXe siècle.
Ses compositions picturales (Le Tricheur à l’as de carreau, Rixe de musiciens, La Diseuse de bonne aventure, Job raillé par sa femme, Le Reniement de Saint-Pierre, L’Apparition de l’ange à Joseph, Le Nouveau-né, La Femme à la puce…) se jouent de la lumière avec une dextérité qui laisse pantois, dans des scènes nocturnes et des portraits où le réalisme de la figuration est transcendé par une aspiration à représenter ce qui est invisible pour les yeux mais accessible par l’esprit.
Professeur au Collège de France et immense spécialiste de ce poète des pinceaux, l’historien d’art Jacques Thuillier (1928-2011), Lorrain lui aussi, a consacré au maître des illuminations une magnifique monographie parue cette année chez Flammarion – avec plus de 200 superbes illustrations –, benoîtement intitulée Georges de La Tour, pour la rédaction de laquelle il s’est appuyé sur une documentation considérable (des correspondances, des archives, des figures de comparaison…) afin de livrer au lecteur les clés du plus fascinant artiste français de son siècle.
Cet ouvrage magistral est en outre accompagné d’un catalogue raisonné et d’une bibliographie mise à jour.
Une merveille !
PÉTRONE
Georges de La Tour par Jacques Thuillier, Paris, Éditions Flammarion, collection « Les grandes monographies », janvier 2013, 320 pp. en quadrichromie au format 19,5 x 25,5 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 35 € (prix France)