En se penchant, dans Quolibets paru aux Éditions L’Âge d’Homme à Lausanne, sur l’œuvre des 68 auteurs français qui comptent à ses yeux, l’essayiste belge Christopher Gérard a fait preuve d’un goût très sûr manifesté sur un ton bellement anticonformiste, résolument à contre-courant de la bien-pensance actuelle considérée à juste titre comme décadente par notre chroniqueur passionné de liberté et en vénération devant la langue française la plus pure.
C’est donc avec délectation que l’on découvre ses considérations à fleuret moucheté, par le biais de commentaires parfois insolents mais faisant toujours mouche, à propos de corsaires et d’irréguliers de la littérature d’hier et d’aujourd’hui, dont certains sentent le soufre : Jules Barbey d’Aurevilly, Jean-Baptiste Baronian, Henry Bauchau, Jacques De Decker, Michel Déon, Ghislain de Diesbach, Pierre Drieu la Rochelle, André Fraigneau, Corinne Hoex, Ernst Jünger, Jacques Laurent, Jean Mabire, Félicien Marceau, Michel Mohrt, Philippe Muray, Roger Nimier, Jean Raspail, Jacqueline de Romilly, Dominique de Roux, Stendhal, Pol Vandromme, Dominique Venner, Émile Verhaeren, Vladimir Volkoff, Paul Willems…
Mais aussi de talents trop peu connus, comme ceux de Jacques d’Arribehaude, d’Olivier Bardolle, d’Alain Bertrand, de Bernard du Boucheron, de Bruno Favrit, de Jean Forton, de Marc Hanrez, de David Mata, d’Anne Richter, d’Éric Werner, entre autres.
Une passionnante mise en perspective de la considération que nous livra jadis Robert Poulet, prince des critiques s’il en fut : « Dans la littérature française contemporaine, bien souvent les idées sont à gauche et le talent à droite… ».
PÉTRONE
Quolibets Journal de lectures par Christopher Gérard, Lausanne, Éditions L’Âge d’Homme, mai 2013, 224 pp. en noir et blanc au format 12,5x 19 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 14 €