Voici une première collaboration entre Satiricon.be et nos confrères flamands de De Rechtzetting. Car si les Picrocholes politiques belges s’acharnent à diviser nos peuples, cela ne nous empêche pas d’ensemble bien nous rire d’eux. Appréciez les petites différences d’approche entre nos amis et nous, en espérant que les transferts Nord-Sud ne demeurent plus uniquement financiers.
Di Rupo offre les entreprises publiques à Hollande
Le Premier ministre, Elio Di Rupo, est heureux que François Hollande soit devenu le nouveau Président français. Tellement heureux qu’il a décidé d’offrir à son compagnon d’armes une triade d’entreprises publiques. Paris adore déjà.
« Grâce à la victoire de François, la Belgique devient plus que jamais un état vassal de la France », a annoncé un Di Rupo enthousiaste alors qu’il fêtait dimanche soir, sur le podium à Paris, la victoire de Hollande. « Je tiens à le féliciter très chaleureusement et j’ai déjà quelques surprises pour lui. »
« La Belgique et la France sont maintenant dirigées par deux amis. Et les amis, ça s’offre des cadeaux », explique Didier Reynders. En tant que ministre des Affaires Étrangères, il tient ces choses à l’œil. « J’espère que nos partenaires de coalition flamands se rendent bien compte qu’ils n’auront plus dorénavant qu’un rôle de second plan dans le gouvernement fédéral. Enfin, ils avaient déjà un second rôle, mais maintenant ils dégringolent au rang de figurants. »
Reynders présume que les excellentes relations entre Hollande et Di Rupo mèneront à une renégociation du dossier Dexia, qui est une épée de Damoclès au-dessus du ciel belge. Di Rupo confirme : « Nous allons transférer l’intégralité de la banque aux Français. Nous nous y brûlons les doigts de toute façon, et la France souhaite vraiment exercer le plus grand contrôle possible sur le système économique belge ».
Di Rupo compte aussi donner les parties rentables de la SNCB à la France, comme par exemple les toilettes hors de prix dans les gares, la ligne Gand-Bruxelles toujours bondée et les bureaux des objets trouvés. Par contre, les puits financiers sans fond demeureront belges. « Nous nous profilons ainsi comme une colonie exemplaire », explique le Premier ministre.
En tant que Président, Hollande recevra aussi le contrôle de Belgacom et de Bpost. « Sous la tutelle du gouvernement belge, ces entreprises vivotaient d’un scandale à un autre. Nous ne sommes simplement plus assez compétents pour gérer nos propres bijoux de famille. L’histoire nous a appris qu’entre des mains françaises, des entreprises comme Electrabel et Fortis ont connu une croissance exceptionnelle », argumente Di Rupo, qui est déjà affublé du titre méprisant de « véritable première dame de France ».
Hollande semble apprécier le geste de son pote socialiste. « Le Premier ministre devra toutefois prendre des mesures structurelles s’il veut devenir premier laquais de France », prévient le politologue Carl Devos (Université de Gand). « Voilà pourquoi le kern, le cabinet restreint du gouvernement fédéral, étudie la possibilité de nationaliser de grandes entreprises comme AB InBev ou Colruyt, histoire de les offrir enrubannées à la France elles aussi. »
En Flandre, État vassal du royaume de Belgique, on observe la prodigalité du Premier ministre avec suspicion. « Nous devons nous profiler de manière plus internationale », affirme Bart De Wever, président de la N-VA. « Voilà pourquoi le gouvernement flamand souhaite offrir la nouvelle troisième chaine de la VRT en cadeau aux Pays-Bas. Nous prouvons ainsi notre obéissance servile et offrons en même temps aux Néerlandais un cadeau empoisonné d’une taille gargantuesque ».
ÉLIOGABALE et DE RECHTZETTING
Article original : http://de.rechtzetting.be