Constituant une profonde remise en question, l’essai de l’historien britannique Charles Whiting intitulé Le dernier assaut qui vient de paraître aux Éditions Luc Pire à Liège dans une collection dirigée et éditée par votre serviteur jette un fameux pavé dans la mare.
Car les historiens de la Deuxième Guerre mondiale ont généralement admis que les Américains furent complètement surpris par la dernière offensive allemande, la percée d’Ardenne en décembre 1944, connue comme la Bataille d’Ardenne ou Bataille du Saillant.
Mais furent-ils réellement pris de court ? Dans cette remarquable réévaluation des jours dramatiques qui précédèrent le dernier Noël de la guerre, Charles Whiting affirme qu’ils ne le furent probablement pas. La question suivante vient alors à l’esprit : « Si les Américains savaient que les Allemands arrivaient, pourquoi ne renforcèrent-ils pas leurs troupes dans le secteur faiblement défendu de l’Ardenne ? »
Pourquoi, en effet !
Ce qui est certain, c’est que, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les détenteurs des archives officielles relatives à cette page d’histoire se sont toujours opposés à tout examen de celles-ci, en dépit du Freedom of Information Act.
L’auteur soulève donc une autre question : « Quelqu’un essaierait-il de cacher quelque chose et pourquoi ? »
Sur la base de ce qu’il a pu recueillir dans des documents non encore classés et à partir des renseignements fournis par les nombreux survivants des combats avec lesquels il est entré en contact, Charles Whiting tente de répondre à ces questions.
Ce faisant, il suggère que, si et quand toutes les informations concernant la Bataille d’Ardenne seront rendues disponibles, il faudra peut-être reconsidérer sérieusement cette campagne brève mais sanglante dans laquelle des milliers de jeunes soldats américains perdirent la vie, à un moment où beaucoup estimaient la guerre comme pratiquement gagnée…
PÉTRONE
Le dernier assaut par Charles Whiting, ouvrage traduit de l’anglais par Paul Maquet et Josette Maquet-Dubois, Liège, Éditions Luc Pire, 302 pp. de texte + 16 pp. de photographies en noir et blanc au format 14 x 21,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 28 €