Le talentueux éditeur français Jean-Claude Zylberstein a rassemblé, dans la collection « Le goût des idées » qu’il dirige aux Belles Lettres à Paris et sous le titre Un livre à soi et autres récits personnels, divers textes peu fréquents (certains furent publiés après la mort de leur auteur par Edmund Wilson dans The Crack-up) voire inconnus du chef de file de la « Génération Perdue » [1] et chantre de l’« Ère du jazz », Francis Scott Fitzgerald (1896-1940), le père fameux de Un diamant gros comme le Ritz (1922), Gatsby le magnifique (1925) et Tendre est la nuit (1934), qui brûla la chandelle par les deux bouts, ce qui ne l’empêcha d’ailleurs nullement de produire des œuvres impérissables.
On trouve dans cet ouvrage qui n’a rien des fonds de tiroir, produites sur un ton faussement détaché, des lignes saisissantes sur des thèmes divers (« Ce que je pense et ressens à 25 ans », « Comment vivre de rien ou presque à l’année », « Auto-interview », « Ma ville perdue », « L’art de la vente sur les Champs-Élysées », « La mère d’un auteur », « La mort de mon père »…) prouvant, s’il en était besoin, que le dilettantisme et la plongée dans les plaisirs et l’alcool, s’ils peuvent être une vraie noyade, mènent parfois à la rédemption par les mots…
PÉTRONE
Un livre à soi et autres récits personnels par Francis Scott Fitzgerald, Paris, Éditions Les Belles Lettres, collection « Le goût des idées » dirigée par Jean-Claude Zylberstein, février 2011, 320 pp. en noir et blanc au format 12,5 x 19 cm sous couverture brochée en couleurs, 13,50 € (prix France)