Un roman qui fera date !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouveau roman noir de l’académicien belge (par ailleurs aux antipodes de toute forme d’académisme) Jean-Baptiste Baronian, intitulé Dans les miroirs de Rosalie et paru aux Éditions de Fallois/L’Âge d’homme à Paris, est une réussite éclatante, dans tous les sens du terme !

L’auteur y confie l’enquête sur le meurtre, commis dans un petit patelin provençal, d’une jeune femme qui avait le feu quelque part, Rosalie Clémenti dite la Puce, ci-devant secrétaire de mairie, à un commissaire vieillissant, blasé et dépressif, une sorte de frère d’armes désabusé de Philip Marlowe et de Sam Spade – les héros respectifs de Raymond Chandler et de Dashiell Hammett – mais dont la cuirasse, avant de céder, se fendille tout au long d’un récit haletant et subtil où les meurtres s’enchaînent avec une régularité stupéfiante, pour déboucher sur une issue qui ne l’est pas moins.

La déréliction de cet anti-Maigret est narrée avec une virtuosité qui laisse pantois, dans un style fleuri mêlant avec habileté tristesse et sourires pour donner vie (et mort…) sous le soleil à une quantité de personnages originaux, dont l’auteur lui-même qui se laisse aller de temps à autre à des private jokes du meilleur effet.

Biographe remarqué – chez Gallimard – de Charles Baudelaire et d’Arthur Rimbaud, Jean-Baptiste Baronian, accommode ici, à sa façon et à notre estime, ce qui fait le sel, œuvre d’art et œuvre de vie, des Fleurs du mal et du Bateau ivre

Excusez du peu !

PÉTRONE

Dans les miroirs de Rosalie par Jean-Baptiste Baronian, Paris, Éditions de Fallois/L’Âge d’homme, avril 2011, 187 pp. en noir et blanc au format 13,2 x 20 cm sous couverture brochée en couleurs, 16 € (prix France)

Date de publication
mercredi 11 mai 2011
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