Dans son quatrième livre sous-titré Carnets de route d’un visiteur, Bernard Hennebert, fort d’une expérience de 25 années de déambulations muséales en Belgique et à l’étranger et de visites d’expositions prestigieuses (Van Gogh à Amsterdam, Toulouse-Lautrec à Paris, Magritte à Bruxelles, Giacometti à Seneffe, Bosch à Rotterdam, L’Art Déco à Londres, Chagall à Martigny ou Kahlo à Bruxelles), pose une question existentielle pour le monde culturel de Ce Pays et de Ce Continent : Les musées aiment-ils le public ?
Et sa réponse est bien évidemment globalement négative, tant la course au profit, ce nouveau concept culturel inspiré du libéralisme bling-bling en vogue de nos jours, est devenue un frein à la diffusion du beau autant qu’un prétexte aux arnaques en tout genre : hausse importante des prix d’entrée, présentation incomplète de la tarification, gratuités supprimées, interdiction de photographier, œuvres annoncées mais retirées, préventes obligatoires et de plus en plus hâtives.
Face à cette mainmise du fric sur l’intelligence, Bernard Hennebert propose de rassembler les usagers intéressés pour organiser un contre-pouvoir capable de neutraliser les évolutions mercantiles qui appauvrissent l’esprit des gens tout en enrichissant les institutions ou les créateurs d’événements (ce qui n’est pas illégitime en soi) au détriment des plus pauvres ou des plus faibles acteurs de la société (ce qui est un scandale). L’auteur montre que des avancées concrètes existent, mais qui ne sont guère médiatisées. Il s’emploie donc à les faire connaître dans la dernière partie de son livre, celui d’un authentique militant des droits de l’homme cultivé.
La préface est signée Bernard Hasquenoph, du nom d’un visiteur parisien qui mène de son côté des actions revendicatives vis-à-vis du musée du Louvre, du château de Versailles ou du musée d’Orsay (voir son site : http://www.louvrepourtous.fr).
PÉTRONE