Titulaire d’une licence en lettres modernes ainsi que d’un diplôme de cycle spécial obtenus à la Faculté des Lettres de l’université de Nancy II, Mohamed Nedali, né en 1962 à Tahannaout, dans la région de Marrakech, est un écrivain marocain de langue française dont les romans[1] paraissent régulièrement depuis 2007 aux Éditions de l’Aube à La Tour-d’Aigues.
Le dernier en date, Il fait nuit chez les Berbères, aborde la propagation dans les villages du Maghreb d’un cancer de l’esprit, l’islamisme salafiste, cet imbuvable cocktail de bêtise insondable et de violence fanatique qui étend sourdement ses métastases à travers la planète.
Tizi Ounddame, paisible village berbère du Haut Atlas, y voit son mode de vie rural et ancestral quelque peu ébranlé par l’irruption de la modernité (télévisions par satellite, téléphones portables et leur bataclan d’images insolites, clinquantes, pompeuses, voire pornographiques…) puis profondément secoué par le retour d’un de ses habitants, Omar, naguère parti vers les mirages de la ville et revenu endoctriné par les « frères en islam » –, ce qui ne l’empêche en rien de vouloir ardemment « disposer à souhait des formes de rêve » de la belle Zineb…
Rapidement, les mentalités changent, l’obscurantisme gagne du terrain, les familles se déchirent, au point que huit d’entre elles partiront s’installer dans la vallée.
Et lorsqu’un terrible tremblement de terre dévastera le village le 8 septembre 2023, ces familles seront les seules épargnées, ce qui mettra fin à l’emprise bigote d’Omar…
Une ode truculente à la liberté, accompagnée d’un bel hommage à la détermination de certaines femmes dans la lutte contre les tartuferies des nouveaux disciples de Satan…
PÉTRONE
Il fait nuit chez les Berbères par Mohamed Nedali, La Tour-d’Aigues, Éditions de l’Aube, collection « Regards croisés », février 2025, 280 pp. en noir et blanc au format 14 x 22 cm sous couverture brochée en couleurs, 19 € (prix France)
[1] Morceaux de choix : les amours d’un apprenti boucher (2006), Le bonheur des moineaux (2009), La maison de Cicine (2011), Triste jeunesse (2013, Prix de La Mamounia 2012), Le jardin des pleurs (2014), Évelyne ou le djihad (2016), La bouteille au cafard ou L’avidité humaine (2018).