Les Éditions Racine à Bruxelles publient Hildegarde de Bingen et la naturopathie – Renouer avec la loi du vivant corédigé par la naturopathe Karin Schepens pour la partie « botanico-thérapeutique » de l’ouvrage et par le philosophe Arnaud de la Croix pour sa partie historique.

Rendue célèbre par ses visions[1] qui en firent une prophétesse reconnue, Hildegarde de Bingen, née en 1098 à Bermersheim vor der Höhe (Hesse rhénane) et morte le 17 septembre 1179 à Rupertsberg (près de Bingen), était une moniale bénédictine franconienne d’origine aristocratique qui fut à la fois abbesse, mystique, théologienne, épistolière, mémorialiste, botaniste, compositrice de musique, créatrice d’un alphabet et d’une langue, fondatrice de couvents et prédicatrice inspirée.

Déclarée bienheureuse de l’Église catholique depuis le XII^e siècle, elle fut canonisée et proclamée docteur de l’Église par le pape Benoît XVI en 2012.

C’est aussi une figure marquante de la médecine monastique, à la fois curative et préventive, de la fin du Haut Moyen Âge.

Fondée sur le recours aux végétaux dans une approche holistique considérant le patient dans sa globalité, à savoir ses dimensions physique, psychologique, environnementale et spirituelle, la pratique d’Hildegarde de Bingen est proche de celle des naturopathes d’aujourd’hui puisqu’elle fait écho à la force vitale de l’individu et à la notion d’interdépendance entre l’esprit et le corps, l’homme et la nature.

C’est dans le droit fil de cette pratique que l’ouvrage de Karin Schepens et Arnaud de la Croix fournit des clés pour stimuler les cinq sens et activer le nerf vague, pour comprendre les nombreux bienfaits des métaux (les oligo-éléments) ainsi que des épices[2] et des plantes médicinales[3], pour préparer des remèdes[4] et explorer les principes de la loi des similitudes (similia similibus curantur[5]) et de la loi des contraires (contraria contrariis curantur[6]), mais aussi pour assimiler les fondements de l’épigénétique[7] et de la guérison des « âmes blessées ».

PÉTRONE

Hildegarde de Bingen et la naturopathie – Renouer avec la loi du vivant par Karin Schepens et Arnaud de la Croix, préface du Dr Louis Fouché, Bruxelles, Éditions Racine, mars 2025, 192 pp. en vert et blanc au format 16,1 x 23 cm sous couverture brochée en couleurs, 25,95 €

[1][1] Consécutives d’une « nuit de feu » en 1141, dans le genre de celle que traversa plus tard (le 23 novembre 1654) le mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et théologien français Blaise Pascal (1623-1662).

[2] La noix muscade, le clou de girofle, la cannelle, le pyrèthre…

[3] Le souci, le thym, l’ail, la camomille, la menthe, l’absinthe, le chardon, l’ortie, le plantain, la chélidoine, le pissenlit, la bétoine, la sauge, la rue, l’amarante, la mélisse, la mandragore, la fougère scolopendre, l’achillée millefeuille, la benoîte commune…

[4] Un électuaire à la poire, une tisane antivirale, un vin cordial, un vinaigre de vin régulateur et hypoglycémiant.

[5] « Le semblable guérit les semblables », comme en homéopathie, par exemple.

[6] « Les contraires guérissent les contraires. »

[7] L’épigénétique est la discipline de la biologie qui étudie la nature des mécanismes modifiant de manière réversible, transmissible et adaptative l’expression des gènes sans en changer l’ADN.