« In vino veritas. » (La vérité est dans le vin.)

Créatrice du podcast « La Pause Antique » et professeure agrégée de lettres classiques au collège Molière de Chennevières-sur-Marne (à 15 km au sud-est de Paris), Marine Renauld enseigne depuis plusieurs années le français, le latin et le grec ancien.

Après avoir coécrit avec Guillaume Diana Ex nihilo. Genesis deorum – Du néant. La naissance des dieux publié à Paris dans la collection « Les petits latins » des Éditions Les Belles Lettres, elle y fait paraître aujourd’hui De cena servorum – Le festin des esclaves, un fort sympathique et très efficace petit ouvrage d’apprentissage illustré de dessins au trait et destiné aux latinistes débutants, dont elle a rédigé le texte (à partir d’extraits du Satiricon de Pétrone[1]) ainsi que les notes de civilisation, de grammaire et de vocabulaire.

En voici le pitch, extrait de la quatrième de couverture :

« Tandis que les riches invités du très riche affranchi Trimalcion s’abandonnent à une orgie mémorable, que se passe-t-il en cuisine ? Entrez donc et installez-vous, avec trois serviteurs à la langue bien pendue, Gaius, Gallus et Tranche. Tous y vont de leur grain de sel et leurs aventures ne manquent pas de piquant. À leurs côtés, découvrez aussi le quotidien, les peines et les joies, les craintes et les espoirs des esclaves de Rome. Dans ce joyeux dialogue, goûtez le fameux art des mets à la romaine et trinquez sans modération en compagnie de Bacchus et de sa chatoyante épouse Ariane. »

Extrait :

De la domus au domicile

Issu de la racine indo-européenne *dôm, le latin domus (maison) est la source d’une riche famille de mots français. Notre lieu d’habitation est notre domicile, d’où viennent les mots domicilier et domiciliation. Celui-ci peut être situé dans un domaine, c’est-à-dire une grande propriété entourée de terrains. Le nom demeure et le verbe demeurer sont également tirés de cette racine. La lettre « e » existe sous forme d’epsilon dans le verbe grec ôiµw (construire). Domus est ainsi proche du grec ô6µoç (domos) qui désigne une construction, un bâtiment, puis plus spécifiquement une maison et une chambre.

Dans la domus romaine vivent le dominus (maître de maison) et sa femme, la domina (maîtresse de maison). Comme, dans l’Antiquité, ils sont servis par des esclaves, la langue française comporte tout un champ lexical de la domination : domestique, domestiquer, domestication ou encore dominer sont à relier avec les termes précédents. Le dominus est à la fois le maître et le propriétaire au sein de la domus. Sa femme dirige les esclaves et les servantes et elle est chargée du bon fonctionnement de la maison. En Espagne, plus tard, le terme donnera le mot « dueña » (duègne) ; il s’agit alors d’une femme âgée chargée de veiller sur la conduite des jeunes filles mais aussi de les protéger.

Un livre pour savoir gaiement !

PÉTRONE

De cena servorum – Le festin des esclaves, texte et notes de civilisation, de grammaire et de vocabulaire par Marine Renauld, Paris, Éditions Les Belles Lettres, collection « Les petits latins » dirigée par Laure de Chantal, niveau débutant, janvier 2025, 132 pp. en noir et blanc au format 12,5 x 19 cm sous couverture brochée en couleurs, 9,50 € (prix France)

TABLE DES MATIÈRES

Prologue

Partie bilingue :

Livre premier – Bienvenue chez Trimalcion

Livre deux – À la table des esclaves

Livre trois – À la table du maître

Livre quatre – Des invités grossiers

Livre cinq – Une maison extraordinaire

Livre six – Des esclaves bien traités

Livre sept – Des esclaves châtiés

Livre huit – Esclaves ou comédiens ?

Livre neuf – Un esclave cultivé

Livre dix – Trimalcion, ancien esclave

Livre onze – Un espoir de liberté

Livre douze – Une fin en fanfare

Partie unilingue :

Liber primus – Apud Trimalchionem

Liber secundus – Ad servorum mensam

Liber tertius – Ad domini mensam

Liber quartus – De rusticis convivis

Liber quintus – Domus mirabilis

Liber sextus – Benigne accepti servi

Liber septimus – Castigati servi

Liber octavus – Servi aut comœdi ?

Liber nonus – De docto servo

Liber decimus – Trimalchio, pristinus servus

Liber undecimus – Spes libertatis

Liber duodecim – De fine in strepitu

Lexique


[1] Pétrone était un écrivain romain, auteur du Satiricon. Il est généralement (mais pas unanimement) identifié avec Petronius Niger, ancien consul, l’un des favoris de Néron, jouant à la cour le rôle d’arbitre du bon goût (elegantiae arbiter) dans les années 60 de notre ère, avant de tomber en disgrâce et de se donner la mort en s’ouvrant les veines après avoir relaté par écrit les turpitudes de Néron. Toutefois, d’autres hypothèses quant à son identité ont été formulées. Le Satiricon est considéré comme l’un des premiers romans de l’histoire de la littérature. Narrant les aventures singulières et scabreuses de héros assez spéciaux, il constitue une satire sociale. Seuls des extraits nous sont parvenus, dont le fameux Festin chez Trimalcion. Trimalcion est un esclave affranchi, devenu extrêmement riche par son ambition et son intelligence, qui étale un luxe tapageur et de mauvais goût. Cependant, son statut d’ancien esclave le sépare à jamais de la bonne société. Sa compagnie est composée de riches affranchis comme lui. Simulacre de banquet funéraire, le Festin chez Trimalcion sert de cadre à l’épisode central du Satiricon au cours duquel Trimalcion fait le récit de son ascension sociale. (Source : Wikipédia.)

Date de publication
dimanche 19 janvier 2025
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