Considéré aux États-Unis comme l’un des écrivains les plus talentueux de sa génération, Nicholson Baker est né à New York le 7 janvier 1957.
Dans ses romans, il recourt au courant de conscience, une technique d’écriture visant à restituer le processus de la pensée d’un individu dans une forme de monologue intérieur caractérisée par des sauts associatifs (et parfois dissociatifs) de syntaxe et de ponctuation.
En d’autres mots, il s’agit d’exposer et de restituer le flux continu qui passe dans la tête d’un personnage ou du narrateur.
C’est le cas dans Le Point d’orgue (1995), un roman érotique foisonnant et très provocateur que rééditent Les Belles Lettres à Paris dans la collection « Domaine étranger » dirigée par Jean-Claude Zylberstein.
Nicholson Baker y met en scène un personnage capable de suspendre le temps à sa guise, et donc le mouvement de toute chose sauf de lui-même, un privilège dont il profite pour dérouler le récit quelque peu burlesque de sa vie, mais aussi, par exemple, pour déshabiller des femmes dans la rue ou ailleurs, ou bien pour rédiger ou enregistrer des textes très licencieux, voire pornographiques, qu’il offrira en guise d’hommage à des inconnues.
Le portrait décoiffant d’un pervers imaginatif et de sa perversion imaginaire…
PÉTRONE
Le point d’orgue par Nicholson Baker, ouvrage traduit de l’américain par Jean Guiloineau, Paris Éditions Les Belles Lettres, collection « Domaine étranger » dirigée par Jean-Claude Zylberstein, septembre 2024 [1995, 1998], 293 pp. en noir et blanc au format 12,5 x 19 cm sous couverture brochée en couleurs, 13,90 € (prix France)