Aleksander Wat, né le 1^er mai 1900 à Varsovie (Pologne) et mort par suicide – consécutif d’une maladie aussi douloureuse qu’incurable – le 29 juillet 1967 à Antony (Hauts-de-Seine, France), était un écrivain polonais.

Poète futuriste admiré par Maïakovski[1] et nouvelliste marxiste, il fut victime de la monstruosité du stalinisme, système criminel qui le vaccina contre le communisme et ses dérives totalitaires. Arrêté et détenu en URSS de 1940 à 1946, il passa en 1958 à l’Ouest où il poursuivit son objectif de décrire les contradictions de son époque et d’en dénoncer les dérives.

Rédigés à partir d’enregistrements sur des bandes magnétiques de conversations entre Aleksander Wat et Czeslaw Milocz[2], ses mémoires intitulés Mon siècle qui reparaissent aux Éditions Noir sur Blanc à Paris dans une traduction révisée (l’édition princeps, par Vladimir Dimitrievic aux Éditions de l’Âge d’Homme à Lausanne, remonte à 1989) sont une mine d’informations sur le futurisme polonais et la terreur stalinienne tout en fournissant une analyse particulièrement fine des relations entre la Russie, l’Ukraine et l’Occident.

Un pavé dans la mare que se doivent donc de lire ceux qui veulent mieux comprendre le poutinisme et les enjeux du conflit ukrainien en cours…

PÉTRONE

Mon siècle par Aleksander Wat, ouvrage traduit du polonais et annoté par Gérard Conio avec la collaboration de Jean Lajarrige, préface de Czeslaw Milocz, postface de Gérard Conio, Paris, Éditions Noir sur Blanc, collection « La Bibliothèque de Dimitri », octobre 2024 [1989], 951 pp. en noir et blanc au format 15 x 23 cm sous couverture brochée en couleurs, 32 € (prix France)

[1] Vladimir Vladimirovitch Maïakovski à Baghdati (gouvernement de Koutaïssi, Empire russe) et mort par suicide le 14 avril 1930 à Moscou, était un poète et dramaturge futuriste soviétique.

[2] Czesław Miłosz, né le 30 juin 1911 à Šeteniai (en polonais Szetejnie) et mort le 14 août 2004, était un poète, romancier, essayiste et traducteur polonais. Enseignant à l’université de Berkeley (Californie) de 1960 à 1980, il est considéré comme un des poètes majeurs du XX^e siècle. Prix Nobel de littérature en 1980, il est l’auteur de La Pensée captive, succès au retentissement mondial publié en 1953, qui interroge la place des intellectuels au sein des régimes autoritaires et qui déplut à la gauche française parce qu’il dénonçait le système dictatorial stalinien.