Psychologue, psychanalyste, statisticien, ancien chercheur-coordonnateur au Comité français d’Éducation pour la Santé, ancien co-directeur du département « Sociétés humaines et responsabilité éducative » au Collège des Bernardins, maître de conférences à l’Institut catholique de Lille, Jacques Arènes (°1957) a suivi un double cursus en mathématiques appliquées et en psychologie clinique à l’Université Paris VII Denis-Diderot ainsi qu’à l’Université Paris VI Pierre-et-Marie-Curie.
Ses travaux de recherche relèvent de la psychologie, y compris clinique (psychopathologie et psychothérapie de l’adolescent et du jeune adulte) et de l’anthropologie du fait religieux.
Il a notamment publié La Fabrique de l’intime (2017) et L’art secret de faire des enfants – Essai sur les tourments contemporains du temps et de la filiation (2021) aux Éditions du Cerf à Paris.
Il y fait paraître aujourd’hui Oser le tragique, un essai dans lequel il appelle à la rescousse l’œuvre de Shakespeare, Dostoïevski et Bernanos dans son approche psychanalytique de l’accompagnement de patients confrontés à la noirceur de l’existence, au repli sur soi, à l’isolement, à l’angoisse, voire à la dépression.
À rebours du fatalisme et de l’hédonisme ambiants, Jacques Arènes donne en modèle les grands textes tragiques de ces auteurs, qui pensent la fragilité de la vie, débouchent sur une prise de conscience de la condition humaine, favorisent les rebonds salutaires et ouvrent un chemin vers l’émancipation et la liberté.
« Oser le tragique, écrit-il, c’est ouvrir les yeux sur la dimension contraignante, douloureuse, mais aussi passionnée de l’existence, qui permet mystérieusement d’exercer sa propre liberté, et de mettre en forme sa destinée. »
Une aide précieuse dans les moments critiques de l’existence.
PÉTRONE
Oser le tragique par Jacques Arènes, Paris, Éditions du Cerf, octobre 2024, 184 pp. en noir et blanc au format 13,5 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 22 € (prix France)
TABLE DES MATIÈRES
Introduction. Retrouver le sens de l’énigme
Souffrir pour comprendre
Habiter le temps et avancer en solitude
Avec nos grands auteurs, une vraie rencontre
Une approche psychothérapique
Chapitre I. Dostoïevski et le poison du nihilisme
La crise mortelle de la culture
Quand la vacuité est transmise
Exister est devenu une tâche
Certaines portes ne s’ouvrent qu’en traversant la perte
Chapitre II. Diagnostiquer la médiocrité avec Bernanos
Sans aucun remords
Se perdre soi-même en vampirisant l’autre
Ceux qui n’engagent jamais leur être
Chapitre III. Bernanos et l’imposture
La vérité n’obéit pas
Mentir : une attitude d’être
Une transparence fallacieuse
Retrouver la confiance
Chapitre IV. Shakespeare et la jouissance du pouvoir
« Je ne suis pas ce que je suis »
Prendre conscience : une nécessité éthique
Au début était l’acte
Être attentifs au tissu de nos vies
Chapitre V. Confronter l’ange nocturne avec Bernanos
Une infernale solitude
En fait, il fait froid en enfer
Mouchette, si seule
Le mal des abysses
Affronter le destructeur de forme
Chapitre VI. Tous innocents ou tous coupables ?
Une transformation anthropologique
Les victimes (forcément) innocentes
La perte de la profondeur
Nous sommes tous de fieffées canailles !
Prendre conscience de la pulsion de mort
Chapitre VII. Quand l’existence bascule
Les moments décisifs de nos vies
Traverser les angoisses
Sortir de la passivité
Les humains n’aiment pas la liberté
Et aujourd’hui ?
Chapitre VIII. La vraie vie, si proche
J’ai en moi ce que rien ne peut montrer
Il nous faut ainsi réapprendre à bien pleurer
À travers le pire, quelque chose peut (parfois) advenir
Protéger le bonhomme qui pense à l’intérieur de moi
Retourner dans sa caverne ?
Chapitre IX. La réalité est plus grande que notre minuscule caverne
Des questions que nous ne nous sommes jamais posées
Dans la vie, il n’existe pas de marche arrière
Folie et humanité souffrante
Sensible à l’invisible
Conclusion La vérité polyphonique