Ave Caesar !

Dans la veine de L’Homme qui voulut être roi (1888) de Rudyard Kipling (1865-1936) et de Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie (1981) par Jean Raspail (1925-2020), le roman Théodoros de l’écrivain roumain Mircea Cărtărescu (°1956) publié aux Éditions Noir sur Blanc narre par le menu la saga et les tribulations, au XIXsiècle et parmi quatre territoires (la Valachie, la Grèce, l’Éthiopie et la Judée) d’un aventurier qui se taille un royaume à sa mesure avant de sombrer dans la fosse commune du temps[1].

En voici le pitch :

Dès son plus jeune âge, Teodor, fils de simples domestiques d’un petit aristocrate roumain, ambitionne de devenir empereur, d’égaler cet Alexandre dont sa mère, grecque, lui chantait les exploits, et, devenu adulte, il ne reculera devant rien, aucun forfait, aucun méfait, pour atteindre ce but.

Des lettres fiévreuses adressées à sa mère émaillent le récit et le montrent sillonnant l’archipel grec et le Levant qu’il écume avec une bande de pirates sans scrupules, hommes et femmes, et il y décrit autant qu’il les rêve sa vie aventureuse et les actions cruelles et audacieuses de sa quête de pouvoir et de richesses…

Finalement, Teodor, Théodoros, deviendra Téwodros II, souverain d’Éthiopie, avant de mourir, en 1868, en combattant les soldats de la reine Victoria.

Ce texte à l’écriture fluide, fort bien documenté et parfois gaillard, s’avère foisonnant et captivant, allant de rebondissement en rebondissement à la manière, mutatis mutandis, d’un ouvrage d’Alexandre Dumas.

Une performance !

PÉTRONE

Théodoros par Mircea Cărtărescu, ouvrage traduit du roumain par Laure Hinckel, Paris, Les Éditions Noir sur Blanc, août 2024, 600 pp. en noir et blanc au format 15 x 23 cm sous couverture brochée en couleurs, 27,50 € (prix France)


[1] Nous empruntons cette jolie métaphore de la mort au poète français Georges Brassens (1921-1981).

Date de publication
mardi 10 septembre 2024
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