Résurrection artistique en Helvétie…

Frédéric Elsig, professeur d’histoire de l’art et de muséologie à l’Université de Genève, Christophe Flubacher, historien de l’art, ancien directeur scientifique de la Fondation Pierre Arnaud, et Brigitte Monti, historienne de l’art indépendante et ancienne responsable du Centre de documentation Beaux-Arts au Musée d’art et d’histoire de Genève, ont accordé leurs plumes dans un fort beau livre intitulé Henry van Muyden peintre et illustrateur qui sort de l’oubli l’un des peintres majeurs de l’École de Savièse, vocable qui désigne les artistes peintres[1] ayant trouvé l’inspiration ou ayant vécu dans cette commune suisse du canton du Valais.

Fils du peintre suisse d’origine néerlandaise Jacques Alfred van Muyden (1818-1898) et frère des artistes Albert-Steven (1849-1910) et Evert van Muyden (1853-1922), Henry Van Muyden (1860-1936), après un apprentissage dans une banque de Liverpool, se forma successivement à l’Académie Julian[2] à Paris, puis auprès de Barthélemy Menn (1815-1893) à Genève et enfin de Jean-Paul Laurens (1838-1921) dans la capitale française.

Il s’orienta très rapidement vers des sujets naturalistes faits de paysages, d’illustrations, de portraits et de scènes de genre.

Henry van Muyden, Demandez partout les cigares Muller (1899), lithographie publicitaire, 41,5 x 53 cm.

© Ville de Genève, Bibliothèque municipale de Genève (BGE).

Préoccupé par l’abandon des coutumes populaires à l’heure de l’industrialisation et de l’urbanisation, Henry van Muyden fait partie des peintres helvétiques qui représentèrent la paysannerie montagnarde de façon idéalisée[3].

Henry van Muyden, Famille paysanne devant une maison à Savièse (1890), huile sur toile, 81 x 65,5 cm.

© Musée du Crest, Juvisy.

Ses portraits souvent concentrés sur le buste représenté sur un fond sobre excellent à rendre les expressions du visage, d’une profonde humanité, ainsi qu’en témoigne celui du maître-vigneron sédunois Jean-Marie Zuchuat.

Henry van Muyden, Portrait de Jean-Marie Zuchuat (1891), huile sur toile, 46 x 38 cm.

© Municipalité de Savièse.

Une magnifique redécouverte !

PÉTRONE

Henry van Muyden peintre et illustrateur par Frédéric Elsig, Christophe Flubacher et Brigitte Monti, préface d’Aline Héritier, Genève, Éditions Slatkine, mai 2024, 224 pp. en quadrichromie au format 24 x 28 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 55 € (prix France)


[1] Ernest Biéler (1863-1948), Germaine Boy (1884-1971), Marguerite Burnat-Provins (1872-1952), Albert Chavaz (1907-1990), Raphy Dallèves (1878-1940), François de Lapalud (1863-1924), Fred Fay (1901-1987), Eugène Gilliard (1861-1921), Claude Lesur (1931-), William Métein (1890-1975), Valentine Métein-Gilliard (1891-1969), Édouard Ravel (1847-1920), Alfred Rehfous (1860-1912), Raphaël Ritz (1829-1894), Berthe Roten-Calpini (1873-1962), Albert Sylvestre (1869-1954), Édouard Vallet (1876-1929), Marguerite Vallet-Gilliard (1889-1918), Henri van Muyden (1860-1936), Otto Vautier (1863-1919) et Paul Virchaux (1862-1930).

[2] L’Académie Julian était une école privée de peinture et de sculpture, fondée à Paris en 1866 par le peintre français Rodolphe Julian. Elle est restée célèbre pour le nombre et la qualité des artistes, femmes et hommes, qui l’ont fréquentée entre la fin du XIXsiècle et le premier quart du XXsiècle. (Wikipédia)

[3] Source : https://art.bcvs.ch/fr/artiste/van-muyden-henri-161

Date de publication
vendredi 26 juillet 2024
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