Plaidoyers pour les femmes…
Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet, dit Condorcet, né le 17 septembre 1743 à Ribemont (Aisne) et mort le 29 mars 1794 à Bourg de l’Égalité (aujourd’hui Bourg-la-Reine[1]), était un scientifique, mathématicien, philosophe, homme politique et éditeur français.
C’est l’une des grandes figures intellectuelles du mouvement des Lumières[2].
Condorcet est resté célèbre pour ses travaux pionniers en statistique et en probabilités, pour son analyse des modes de scrutin[3] et le paradoxe de Condorcet[4], ainsi que pour ses écrits philosophiques et son action politique, notamment contre l’esclavage et pour l’égalité des sexes, tant avant la Révolution que sous celle-ci.
Siégeant parmi les girondins[5], il proposa la refondation du système éducatif ainsi que celle du droit pénal.
La Convention nationale ordonna son arrestation en 1793. Après s’être caché pendant neuf mois à Paris, il tenta de fuir, fut arrêté et placé dans une cellule. On l’y retrouva mort le surlendemain. Les causes de son décès n’ont pas été élucidées formellement, mais il s’agit probablement d’un suicide.
La collection « Folio » des Éditions Gallimard propose, sous la houlette de Laura El Makki, professeure à Sciences Po Paris, et de Nathalie Wolff, enseignante en droit à l’Université de Versailles Saint-Quentin et à l’École Polytechnique de Palaiseau, sous le titre Conseils à sa fille et autres textes, des extraits de quatre lettres rédigées par Condorcet entre 1787 et 1794 qui illustrent et synthétisent ses idées favorables à l’égalité politique, sociale et d’accès aux études entre les hommes et les femmes, et montrent l’évolution de ses sentiments, de son utopie des débuts à sa condamnation finale, ainsi que ses craintes et ses espoirs pour l’avenir de sa fille Eliza âgée d’à peine cinq ans.
« Humain, trop humain », aurait pu en dire Friedrich Nietzsche (1844-1900).
Hélas…
PÉTRONE
Conseils à sa fille et autres textes par Nicolas de Condorcet, édition préfacée et annotée par Laura El Makki et Nathalie Wolff, Paris, Éditions Gallimard, collection « Folio », juin 2024, 97 pp. en noir et blanc au format 10,8 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 2 € (prix France)
TABLE DES MATIÈRES
Préface : Condorcet, l’ami des femmes, par Laura El Makki et Nathalie Wolff
Note sur les textes
Extrait de la « Lettre deuxième » des Lettres d’un bourgeois de New Haven à un citoyen de Virginie, sur l’inutilité de partager le pouvoir législatif entre plusieurs corps (1787)
Sur l’admission des femmes au droit de cité (1790)
Extrait du « Premier mémoire » des Cinq mémoires sur l’Instruction publique (1791)
Conseils à sa fille (1794)
Notes
[1] Bourg-la-Reine est une commune française du département des Hauts-de-Seine en région Île-de-France, dans l’arrondissement d’Antony, au sud de Paris.
[2] Les Lumières sont un courant de pensée européen philosophique, littéraire et intellectuel qui émerge dans la seconde moitié du XVIIe siècle, influencé par des philosophes comme Descartes, Spinoza, Locke, Bayle et Newton, avant de se développer au XVIIIe siècle dans toute l’Europe et au-delà. Par extension, on a donné à cette période le nom de siècle des Lumières. Parmi les personnalités les plus connues, citons les Américains George Washington, Thomas Jefferson et Benjamin Franklin, l’Anglais John Locke, les Écossais David Hume et Adam Smith, les Allemands Johann Wolfgang von Goethe, Emmanuel Kant et Gottfried Wilhelm Leibniz, le Genevois Jean-Jacques Rousseau et les Français Voltaire, Montesquieu, d’Alembert, Diderot, Olympe de Gouges, Helvétius, Lavoisier, Choderlos de Laclos ou encore Buffon.
[3] La méthode Condorcet (aussi appelée scrutin de Condorcet ou vote Condorcet) est un système de vote obéissant au principe de Condorcet qui s’énonce ainsi : « Si un choix est préféré à tout autre par une majorité ou une autre, alors ce choix doit être élu ». Le vainqueur, s’il existe, est donc le candidat qui, comparé tour à tour à chacun des autres candidats, s’avère à chaque fois être le candidat préféré. Autrement dit, il bat tous les autres en duel. Un tel candidat est appelé vainqueur de Condorcet.
[4] Le paradoxe de Condorcet dit qu’il est possible, lors d’un vote où l’on demande aux votants de classer trois propositions (A, B et C) par ordre de préférence, qu’une majorité de votants préfère A à B, qu’une autre préfère B à C et qu’une autre préfère C à A. Les décisions prises à une majorité populaire par ce mode de scrutin ne sont donc pas, dans ce cas, cohérentes avec celles que prendrait un individu supposé rationnel, car le choix entre A et C ne serait pas le même selon que B est présent ou non.
[5] La Gironde est, au début de la Révolution française, un groupe politique issu du parti patriote, dont les membres sont appelés « girondins », particulièrement connu en raison du conflit mortel qui l’a opposé au groupe des montagnards, composé des révolutionnaires les plus radicaux, dans les premiers mois de la Ire République (septembre 1792 – juin 1793). (Sources : Wikipédia)
