Rédigé en moyen anglais vers la fin du XIVe siècle, Sire Gauvain et le Chevalier Vert (Sir Gawain and the Green Knight) est un roman de chevalerie en vers allitératifs qui n’est préservé que dans un manuscrit conservé à la British Library. Il est attribué à un auteur anonyme, le Pearl Poet, contemporain de Geoffrey Chaucer[1], William Langland[2] et John Gower[3], et il est considéré avec eux comme l’un des pères de la littérature anglaise.
Ce roman relate une aventure de Gauvain, l’un des chevaliers de la Table ronde et neveu du roi Arthur. Outre son intrigue complexe et sa langue riche, il renferme de nombreux symboles et thèmes qui s’enracinent dans les cultures et folklores celtique et germanique.
Tout commence à la cour du roi Arthur, à Camelot, lors des festivités du Jour de l’an. Sans prévenir, un chevalier vert gigantesque, simplement armé d’une hache, fait son apparition et propose un jeu. Il demande que quelqu’un prenne son arme et lui en donne un seul coup. Celui qui osera aura le droit de conserver la hache, mais il devra accepter que le Chevalier vert lui rende ce coup dans un an et un jour. Gauvain se porte volontaire pour relever le défi et donne un coup si puissant qu’il décapite le chevalier vert. À la stupeur de tous, celui-ci se relève et va chercher sa tête tout en rappelant à Gauvain sa promesse, lui donnant rendez-vous dans un an et un jour à la Chapelle verte…
Admirée par J. R. R. Tolkien[4], qui en donna une édition, l’œuvre a profondément marqué la conscience et le paysage littéraire outre-Manche.
Première page du manuscrit.
Dans sa collection de prestige « Lettres gothiques », Le Livre de poche à Paris en propose une version bilingue dont le texte a été établi, présenté, traduit et annoté par Olivier Simonin, maître de conférences en linguistique anglaise à l’université de Perpignan, dont l’impeccable travail philologique et littéraire facilite grandement la lecture et la compréhension de cette œuvre majeure de la littérature occidentale.
PÉTRONE
Sire Gauvain et le Chevalier Vert, édition, traduction, présentation et notes par Olivier Simonin, Paris, Éditions Le Livre de poche, collection « Lettres gothiques », juin 2024, 271 pp. en noir et blanc au format 11,2 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 8,90 € (prix France)
[1] Geoffrey Chaucer est un écrivain et poète anglais né à Londres dans les années 1340 et mort en 1400 dans cette même ville. Son œuvre la plus célèbre est Les Contes de Canterbury, une série de vingt-quatre histoires écrites entre 1387 et 1400.
[2] William Langland (v. 1332 – v. 1386) est l’auteur supposé de Pierre le laboureur (Piers Plowman), poème narratif allégorique considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature anglaise du Moyen Âge antérieure à Geoffrey Chaucer.
[3] John Gower, né vers 1330 et mort en octobre 1408, était un poète anglais contemporain et ami personnel de Geoffrey Chaucer. John Gower est surtout connu pour trois œuvres majeures, le Mirour de l’Omme, la Vox Clamantis et la Confessio Amantis, trois longs poèmes rédigés respectivement en anglo-normand, en latin et en anglais, qui tournent autour de thèmes politiques et moraux communs. Il est considéré comme le premier poète à avoir écrit en anglais. (Source : Wikipédia)
[4] John Ronald Reuel Tolkien, plus connu sous la forme J. R. R. Tolkien était un écrivain, poète, philologue, essayiste et professeur d’université britannique né le 3 janvier 1892 à Bloemfontein (État libre d’Orange) et mort le 2 septembre 1973 à Bournemouth (Royaume-Uni). Ses deux romans les plus connus sont Le Hobbit (rédigé de manière intermittente de la fin des années 1920 au début des années 1930 et publié en 1937) et Le Seigneur des anneaux (dont la rédaction, commencée en décembre 1937, fut terminée en 1949 et publiée en 1954-55).