Silences de plomb…

Eva Menasse est née le 11 mai 1970 à Vienne. Son père est le joueur de football Hans Menasse (1930-2022)1, rescapé du Kindertransport, opération de sauvetage des enfants juifs vers le Royaume-Uni menée en décembre 1938.

Après ses études de germanistique et d’histoire à l’Université de Vienne, elle a travaillé comme journaliste pour Profil, le magazine d’actualité autrichien, et plus tard pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Eva Menasse [1]

Parmi ses œuvres, signalons La Dernière Princesse de conte de fées (1997), Vienna (2008) et surtout Les Silences de Dunkelblum (2021), un roman-fleuve lourd comme un uppercut dont la traduction française est sortie récemment aux Éditions Stock à Paris.

Son thème ?

Les suintements de cadavres, à partir de 1989, à travers la chape de plomb jetée après 1945 sur le passé nazi d’un village idyllique imaginaire, mais tellement semblable à ceux des pays qui firent avant 1939 monter le nazisme au pouvoir, des bourgades dans lesquelles la bonhomie du quotidien cache des crimes horribles remontant à la surface par bribes et morceaux.

Un roman aux personnages nombreux, archétypes chacun des comportements adaptés par leurs parents jadis et par leurs semblables aujourd’hui, vis-à-vis du pouvoir, de la Hitlerjugend, de la SS, du communisme, de la Résistance, de l’opportunisme, de la violence privée et d’État, des Juifs et des prisonniers (ici, russes), de la guerre en général…

Une étude de mœurs à vrai dire pas toujours bonnes…

PÉTRONE

Les silences de Dunkelblum par Eva Menasse, ouvrage traduit de l’allemand (Autriche) par Françoise Toraille, Paris Éditions Stock, collection « La cosmopolite », septembre 2023, 621 pp. en noir et blanc au format 13,5 x 21,5 cm sous couverture brochée en bichromie, 26,50 € (prix France)


[1] © https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=25193905

Date de publication
mardi 25 juin 2024
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