« J’étais une enfant sous-alimentée pendant les années de l’après-guerre. J’ai bénéficié des services de l’Unicef, j’ai connu l’Unicef toute ma vie. » (Audrey Hepburn)

Saluons la parution chez Glénat à Grenoble d’Audrey Hepburn – Un ange aux yeux de faon, un superbe et prenant roman graphique de Jean-Luc Cornette et Agnese Innocente publié en mémoire de cette femme d’exception, « star sans fard, appréciée pour sa générosité et sa droiture, [qui] restera à jamais une véritable icône du cinéma ».

Récit de sa vie :

Le Britannique Joseph Ruston (1889-1980) et la baronne néerlandaise Ella van Heemstra (1900-1984) se rencontrent vers 1925 et se marient en 1926 aux Indes néerlandaises, à Batavia (actuelle Jakarta en Indonésie).

Ils s’installent ensuite à Ixelles (au sud-est de Bruxelles), qui est à l’époque le quartier des étudiants, des artistes et des intellectuels.

Le 4 mai 1929, une fille leur naît au n° 48 de la rue Keyenveld, Audrey Kathleen Ruston, qui connaîtra plus tard la célébrité sous le pseudonyme d’Audrey Hepburn, considérée aujourd’hui comme l’une des plus grandes actrices hollywoodiennes des années 1950 et 1960.

En 1931, la famille déménage à Linkebeek, dans la banlieue sud-ouest de Bruxelles.

En 1934, à cinq ans, Audrey se découvre une passion pour la danse classique.

À cette époque, elle vit entre Londres, les Pays-Bas et la Belgique au gré des obligations professionnelles de son père.

Celui-ci, devenu sympathisant du national-socialisme et membre actif de la British Union of Fascists de 1934 à 1936, quitta femme et enfant en 1935, et un divorce fut prononcé en 1938.

Joseph Ruston sera par ailleurs interné de juin 1940 à avril 1945, en vertu de la Defence Regulation 18B.

En 1937, Audrey fut envoyée dans un pensionnat en Angleterre, à Elham (comté du Kent), où elle reçut une éducation victorienne stricte.

Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni et la France ayant déclaré la guerre à l’Allemagne, sa mère la fit rentrer aux Pays-Bas, pays neutre.

Elles s’installèrent à Arnhem dans le château de Zijpendaal, puis dans un appartement.

Douée pour les langues, Audrey parlait couramment l’anglais, le néerlandais, le français, l’espagnol et l’italien.

De 1940 à 1944, pendant l’occupation des Pays-Bas par l’Allemagne nazie, Audrey suivit des cours de danse classique au conservatoire d’Arnhem, ville qui sera ravagée par la bataille qui s’y est déroulée du 17 au 26 septembre 1944.

Les Pays-Bas subirent ensuite de terribles restrictions, voire la famine, dont Audrey subit les atteintes. Dénutrie, elle souffrit aussi de dépression.

Après la guerre, elle suivit encore des cours de danse aux Pays-Bas, à Amsterdam. Puis elle déménagea à Londres avec sa mère. Elle y reprit ses études et travailla ponctuellement comme mannequin, tout en poursuivant sa formation de ballerine.

Elle dut cependant renoncer à sa vocation, car son corps avait trop souffert des privations de la guerre.

En 1948, elle fit ses débuts au cinéma avec un petit rôle d’hôtesse de l’air dans Le Néerlandais en sept leçons.

En 1951, les rôles mineurs se multiplient : elle apparaît dans Rires au paradis (où elle incarne justement une ballerine) ou encore Une avoine sauvage.

La même année, la grande romancière française Gabrielle Colette (1873-1954) la remarque sur le tournage du film de Jean Boyer Nous irons à Monte-Carlo et elle la choisit pour interpréter le rôle principal dans sa pièce Gigi sur les planches de Broadway, un succès qui ouvrit à la jeune Audrey les portes de Hollywood.

En 1953, le réalisateur William Wyler lui offre son premier grand rôle au cinéma dans la comédie romantique Vacances romaines, pour lequel elle remporte l’Oscar de la meilleure actrice, le Golden Globe de la meilleure actrice dramatique et le BAFTA de l’actrice britannique.

Les succès s’enchaînent alors – Sabrina, 1954, Drôle de frimousse, 1957, Ariane, 1957, Diamants sur canapé, 1961, Charade, 1963, My Fair Lady, 1964, Comment voler un million de dollars, 1966, Voyage à deux, 1967 –, la silhouette longiligne de l’actrice incarnant un glamour moderne et élégant, chic et sophistiqué, à contre-courant des standards de l’époque.

En 1968, Audrey Hepburn annonça la fin de sa carrière au cinéma et sur les planches.

À partir de 1988, qualité d’ambassadrice spéciale de l’Unicef pour l’Afrique et l’Amérique latine, elle effectua une cinquantaine de voyages d’études au Soudan, au Salvador, au Honduras, au Mexique, au Venezuela, en Équateur, au Bangladesh, au Vietnam, en Thaïlande, en Éthiopie, en Érythrée et en Somalie, jusqu’en 1992.

En 1989, elle a prononcé le discours de clôture de la Convention internationale des droits de l’enfant au siège de l’ONU.

Atteinte d’un cancer, elle est décédée le 20 janvier 1993, âgée de 63 ans, à Tolochenaz, dans le canton de Vaud (Suisse), où elle est enterrée.

Audrey Hepburn a été mariée deux fois :

– avec Mel Ferrer, de 1954 à 1968, avec qui elle a eu un fils, Sean Hepburn Ferrer ;

– avec Andrea Dotti, un psychiatre italien, de 1969 à 1982, avec qui elle a eu son second fils, Luca Dotti.

À la fin de sa vie, elle a vécu une passion amoureuse avec Robert Wolders, un acteur néerlandais, qui l’a accompagnée jusqu’à la fin[1].

PÉTRONE

Audrey Hepburn – Un ange aux yeux de faon par Jean-Luc Cornette et Agnese Innocente, Grenoble, Éditions Glénat, collection « Glénat 9 1/2 », janvier 2024, 165 pp. en quadrichromie au format 19,8 x 26,6 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 22 € (prix France)


[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Audrey_Hepburn#Hommages

Date de publication
jeudi 1 février 2024
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