« Les apparences suffisent largement à faire un monde. » (Jean Anouilh)

Jean Anouilh, né le 23 juin 1910 à Bordeaux et mort le 3 octobre 1987 à Lausanne, était un dramaturge et scénariste français à succès dont l’œuvre théâtrale, commencée en 1929 avec sa pièce Humulus le muet – un échec suivi du triomphe de L’Hermine en 1932 – est particulièrement abondante et variée, constituée de nombreuses comédies souvent grinçantes et d’œuvres à la tonalité dramatique ou tragique comme son opus le plus célèbre, Antigone (1944), réécriture moderne de la pièce de Sophocle[1].

Il a lui-même organisé ses œuvres en séries thématiques, faisant alterner d’abord Pièces roses et Pièces noires, mais aussi Pièces baroques, Pièces brillantes, Pièces costumées, Pièces grinçantes et Pièces secrètes.

Sous l’Occupation, Jean Anouilh continua d’écrire. Il ne prit pas publiquement position, mais publia des textes non politiques dans l’organe collaborationniste Je suis partout et dans Aujourd’hui, ce qui lui fut ensuite reproché. Dans le même temps, il a donné des nouvelles à la revue antihitlérienne Marianne et hébergé en 1942 la femme d’André Barsacq, Mila, une Juive d’origine russe, pendant les persécutions antisémites.

À la Libération, Anouilh s’érigea contre l’épuration et tenta de sauver la tête[2] de Robert Brasillach (1909-1945, fusillé) en participant activement au recueil des signatures demandant la grâce de l’écrivain et journaliste collaborationniste.

Les Éditions de la Table Ronde à Paris ressortent, au format de poche, ses Pièces rosesHumulus le Muet (1939), Le Bal des Voleurs (1932), Le Rendez-vous de Senlis (1937) et Léocadia (1939) – et ses Pièces baroquesCher Antoine ou l’Amour raté (1967), Ne réveillez pas Madame (1964) et Le Directeur de l’Opéra (1970).

Chacune prouvant à sa manière qu’« avec un peu d’imagination, on peut très bien vivre toute sa vie en un soir[3] »…

PÉTRONE

Pièces roses par Jean Anouilh, Paris, Éditions de la Table Ronde, collection « La Petite vermillon », novembre 2023, 313 pp. en noir et blanc au format 10,8 x 17,88 cm sous couverture brochée en couleurs, 8,90 € (prix France)

Pièces baroques par Jean Anouilh, Paris, Éditions de la Table Ronde, collection « La Petite vermillon », novembre 2023, 393 pp. en noir et blanc au format 10,8 x 17,88 cm sous couverture brochée en couleurs, 10,20 € (prix France)


[1] Sophocle, né à Colone en 495 avant J.-C et mort en 406 avant J.-C, est l’un des trois grands dramaturges grecs dont l’œuvre nous est partiellement parvenue, avec Eschyle (né à Éleusis en Attique vers 525 avant J.-C et mort à Géla en Sicile en 456 avant J.-C) et Euripide (né vers 480 avant J.-C. à Salamine et mort en 406 avant J.-C. en Macédoine).

[2] Au même titre que 50 personnalités parmi lesquelles Albert Camus, François Mauriac, Paul Valéry, Colette, Marcel Aymé, Marcel Achard, Paul Claudel, Daniel-Rops, Jean Paulhan, Roland Dorgelès, Jean Cocteau, Arthur Honegger, Maurice de Vlaminck, André Barsacq, Jean-Louis Barrault, Jacques Copeau, Charles Dullin, Jean Effel, Max Favalelli, Gabriel Marcel, Patrice de La Tour du Pin, Thierry Maulnier ou encore Gustave Cohen, professeur à la Sorbonne… (Sources : Wikipédia)

[3] Dixit Jean Anouilh.

Date de publication
lundi 27 novembre 2023
Entrez un mot clef :