Véritable forçat de la littérature française, Honoré de Balzac, né le 20 mai 1799 à Tours et mort le 18 août 1850 à Paris, était tout à la fois écrivain, romancier, critique d’art, dramaturge, critique littéraire, essayiste, journaliste et imprimeur.
On lui doit l’une des plus imposantes œuvres romanesques de la littérature mondiale, avec plus de 90 romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre de La Comédie humaine, auxquels s’ajoutent Les Cent Contes drolatiques ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque 25 ébauches d’ouvrages.
Parmi sa production, pointons Le Lys dans la vallée – il reparaît en version de poche aux Éditions Hugo –, un roman d’initiation sous forme de confession épistolaire publié en 1836, sous la monarchie de Juillet[1], constituant une réplique plutôt cinglante au Volupté (1834) de Sainte-Beuve[2].
En voici le pitch :
Le Lys dans la vallée
Illustration d’Édouard Toudouze (1848-1907)
« Au sortir d’une enfance privée d’affection et retirée du monde, le jeune vicomte Félix de Vandenesse s’éprend de la première femme qu’il croise à un bal. Fasciné par ses épaules nues, sans l’ombre d’une hésitation il les couvre de baisers.
C’est le début d’un amour irrépressible, mais voué à la chasteté, puisque la comtesse de Mortsauf est aussi vertueuse que mariée.
Alors que dans la vallée de l’Indre il sublime par le langage la force de son désir, plaçant sa dame sur un piédestal d’ange tout en lui composant des bouquets d’une extrême sensualité, Félix succombe aux plaisirs charnels auprès d’une marquise anglaise, lady Dudley.[3] »
Une histoire d’amour platonique grandement autobiographique, puisque Balzac y a transposé sa liaison avec Laure de Berny (1777-1836), appelée la dilecta[4] dans le roman, l’inspiratrice vertueuse qui lui voua un amour quasi maternel et qui fut la première et, semble-t-il, la plus grande passion de l’écrivain.
Laure de Berny
Mais aussi un mythe littéraire que s’approprièrent ensuite d’autres écrivains comme Gustave Flaubert (1821-1880) avec L’Éducation sentimentale (1869), Marcel Proust (1871-1922) avec Un amour de Swann (1913) ou André Gide (1869-1951) avec La Porte étroite (1909)[5].
PÉTRONE
Le Lys dans la vallée par Honoré de Balzac, Paris, Éditions Hugo Poche, collection « Classique », novembre 2023, 435 pp. en noir et blanc au format 11 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 7,90 € (prix France)
[1] La monarchie de Juillet est le nom donné au régime politique du royaume de France entre 1830 et 1848. Instaurée le 9 août 1830 après la révolution dite des « Trois Glorieuses » les 27, 28 et 29 juillet 1830, elle succède à la Restauration.
[2] Charles-Augustin Sainte-Beuve était un critique littéraire et écrivain français né le 23 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) et mort le 13 octobre 1869 à Paris. Représentant du romantisme, il était réputé pour ses critiques littéraires et la méthode d’écriture qu’il a employée, qui s’appuyait sur l’étude de la biographie et des documents historiques liés à un auteur. En 1848-1849, il accepta une chaire à l’université de Liège, où il donna un cours consacré à Chateaubriand et son groupe littéraire, cours qu’il publia en 1860.
[3] Extrait de la quatrième de couverture.
[4] C’est à Georges Vicaire (1853-1921) et Gabriel Hanotaux(1853-1944) de l’Académie française que l’on doit la découverte de l’identité de la dilecta qu’ils ont présentée dans La Jeunesse de Balzac. Balzac imprimeur paru en 1903, c’est-à-dire plus de cinquante ans après la mort de Balzac.
[5] Sources : Wikipédia.