Depuis plus d’une semaine, la chose fait autant de bruit et est aussi transparente que les vitres d’une grosse 4×4 éructant du rap sur une avenue américaine. Les huiles de chez Renault viennent d’éjecter, plein gaz, trois de leurs cadres accusés d’être mêlés à une filière d’espionnage industriel. Selon l’entreprise gauloise qui se serait donc fait rouler, la voracité chinoise constituerait le moteur de ces mauvaises conduites. L’un des trois présumés coupables s’apprête, de son côté, à déposer une action en diffamation contre le constructeur : « Aucune pièce n’a été remise par la société Renault, ni aucun commencement d’indices ni de preuve », précise son avocat. Finalement, la société tricolore vole dans les plumes et porte plainte contre X en balançant à la pelle des renseignements récoltés en interne par… un ex-poulet. Un quatrième homme serait également mis en cause dans une lettre anonyme mais… n’a jamais été inquiété. À ce mystérieux foutoir s’ajoute une crise diplomatique. Dans l’empire du Milieu où, en matière de technologie, on tient le bon bout, le pouvoir pékinois aboie : les accusations visant la Chine sont « totalement sans fondement, irresponsables et inacceptables ». Mais le plus troublant dans toute cette affaire reste sans doute l’absence de jugeote qui empêcherait le cafardage à tout-va. Au vu, en effet, de la tronche des tires de chez Renault, il apparaît évident que vouloir les copier reviendrait à loucher sur Glandu au fond de la classe. Le bon sens, c’est pourtant pas chinois…
TIMON DE BRUXELLES