Fils de Franz[1], un écrivain honorable, le cinéaste et romancier belge François Weyergans, né le 2 août 1941 à Etterbeek (Bruxelles) et mort le 27 mai 2019 à Paris, est le deuxième auteur après Philippe Hériat (1898-1971)[2] à s’être vu décerner à la fois le prix Renaudot et le prix Goncourt.
Scolarisé à Bruxelles, au Collège Saint-Michel, puis à l’Institut Saint-Boniface-Parnasse, François Weyergans a suivi ensuite à Paris les cours de l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC).
Avant de devenir romancier, il a publié des critiques dans Les Cahiers du cinéma de décembre 1960 à juillet 1966 et il a réalisé quelques films entre 1961 et 1978[3].
En 2009, il a été élu à l’Académie française, au fauteuil 32 dans lequel il succéda au commissaire-priseur et historien d’art Maurice Rheims (1910-2003)[4] et qu’occupe aujourd’hui l’historien Pascal Ory (°1948).
Sous le titre générique de Romans, les Éditions Gallimard ont rassemblé dans leur collection « Quarto » sept de ses romans, à savoir :
– Le Pitre (1973, prix Roger-Nimier), compte rendu moqueur d’une cure psychanalytique qu’il avait suivie.
– Macaire le Copte (1981, prix Victor Rossel [le « Goncourt belge »] et prix des Deux Magots), récit de la vie ascétique d’un moine dans le désert d’Égypte au IVe siècle après Jésus-Christ.
– La Vie d’un bébé (1986), qui fait parler le petit Jules, un fœtus encore dans le ventre de sa mère et qui s’amuse beaucoup.
– Je suis écrivain (1989), un road-trip cocasse et tragique au Japon.
– La Démence du boxeur (1992, prix Renaudot), sur la création cinématographique, la vieillesse et l’affrontement de la mort.
– Franz et François (1997) qui met les points sur les i de ses relations houleuses avec son père décédé vingt ans auparavant.
– Trois jours chez ma mère (2005, prix Goncourt), dans lequel le narrateur, François Weyergraf, installé dans la maison de sa mère à qui il hésite sans cesse de rendre visite à l’hôpital, veut écrire un roman intitulé Trois jours chez ma mère…
Le tout précédé d’une préface de Frédéric Beigbeder (« Pour saluer François Weyergans ») et suivi d’un appendice illustré (« Weyergans et le cinéma ») compilé et rédigé par Danielle Bordes, Basile Richefort et Métilde Weyergans, fille de l’écrivain.
L’occasion de (re)découvrir l’œuvre puissante, multiforme, entremêlant humour, amour, angoisse, érotisme, cynisme, tendresse, ruades, souvenirs et regrets d’un écrivain belge façon Jacques Brel…
PÉTRONE
Romans par François Weyergans, Paris, Éditions Gallimard, collection « Quarto », juin 2023, 1363 pp. en noir et blanc au format 14 x 20,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 34 € (prix France)
[1] Auteur catholique de 25 ouvrages très divers, Franz Weyergans, né à Ougrée le 27 avril 1912 et mort le 8 février 1974 à Ixelles, était un écrivain et traducteur belge de langue française qui remporta le prix Victor-Rossel en 1969 pour L’Opération.
[2] Prix Renaudot 1931 pour L’Innocent paru chez Denoël & Steele et prix Goncourt 1939 pour Les Enfants gâtés paru chez Gallimard.
[3] Courts métrages : Béjart (1962, documentaire), Hieronymus Bosch (1963), Statues (1964), Voleuses (1967), Baudelaire is gestorven in de zomer (1967). Longs métrages : Robert Bresson : Ni vu, ni connu (1965), Aline (1967), Un film sur quelqu’un (1972), Maladie mortelle (1977), Je t’aime, tu danses (1977), Couleur chair (1978).
[4] Alain Robbe-Grillet (1922-2008), qui y avait été élu en 2004, avait jusqu’à son décès refusé de siéger sous la Coupole.