« Summer ira peut-être en enfer, mais elle ira avec Charlie… »

Remarquable page-turner, Les Mauvaises épouses de Zoe Brisby met en scène, entre le 22 avril 1952 et le 19 mai 1953 – date de l’explosion dite Dirty Harry qui provoqua des retombées radioactives jusque dans l’Utah –, un aréopage de jeunes femmes américaines, épouses « modèles » d’hommes œuvrant, sur le site d’essais du Nevada, à la mise au point de l’arme nucléaire yankee.

Un microcosme féminin à la fois assujetti à ses maris et gangrené par les rivalités, les mensonges, les jalousies, les trahisons et le sauvetage des apparences, petit monde au sein duquel Summer fait exception, une catholique toute dévouée à ses devoirs ménagers, imperméable à la fierté empreinte de snobisme de ses voisines, mais jouant le jeu des apparences en organisant des « apéritifs atomiques ».

Jusqu’à l’arrivée de Charlie, forte, indépendante et sensuelle, par ailleurs épouse malheureuse d’Harry, un joueur doublé d’un ivrogne qui la bat…

Ce roman brillant, par son ambiance et sa thématique, n’est pas sans rappeler certains aspects du magistral Reflets dans un œil d’or (1941) de Carson McCullers (1917-1967)…

PÉTRONE

Les Mauvaises épouses par Zoe Brisby, Paris, Éditions Albin Michel, mars 2023, 334 pp. en noir et blanc au format 14 x 20,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 20,90 € (prix France)

Date de publication
dimanche 12 mars 2023
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