« Que l’on soit pour ou contre la Turquie, on ne pourra pas changer l’endroit où elle se trouve. » (Michel Barnier)

Ancien pensionnaire de l’Institut français d’Études anatoliennes à Istanbul (1990-1995) et auteur aux Éditions Les Belles Lettres à Paris de L’Empire ottoman, XVe-XVIIIsiècles (2001), Artisans et commerçants du Grand Turc (2007) et Le dernier siècle de l’Empire ottoman (2014), Frédéric Hitzel est docteur en histoire (Université de Paris IV-Sorbonne), diplômé de langue turque (Institut national des Langues et Civilisations orientales) et chercheur du CNRS au Centre d’Études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CETOBaC) au sein de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).

Il publie dans la même maison un guide très complet intitulé La Turquie au XXsiècle, un ouvrage qui retrace les grandes étapes de l’évolution de la Turquie en couvrant essentiellement la période allant de la fondation de la République par Mustafa Kemal en 1923 jusqu’à la victoire électorale, en 2002, du Parti de la Justice et du Développement (AKP), le parti de Recep Tayyip Erdogan.

Présentation :

Au carrefour de l’Orient et de l’Occident, passerelle jetée entre l’Europe et l’Asie, la Turquie occupe une position clé au Moyen-Orient et en Asie centrale.

Depuis quelques années, elle se taille une place parmi les nouvelles puissances émergentes du fait de son poids démographique, de sa position stratégique et de sa diplomatie de choc, si bien qu’elle s’affiche à présent comme une puissance régionale ayant retrouvé la mémoire de son passé impérial.

Incontournable par sa position géographique, ce pays fascine autant qu’il inquiète.

Or, de l’Empire ottoman à ce début du XXIe siècle, la Turquie a accompli une incroyable révolution politique, sociale et culturelle.

Vaincue avec l’Allemagne en 1918, elle fut occupée par les puissances victorieuses et menacée de démembrement.

Mustafa Kemal, un jeune officier, prit alors la tête d’une guerre de libération. Vainqueur sur le champ de bataille, il proclama la République, installa sa nouvelle capitale à Ankara et se donna pour objectif d’élever la Turquie au rang de grande puissance européenne.

Prenant le nom d’Atatürk, « le Père des Turcs », il imposa au pays des réformes radicales : adoption du principe de laïcité, abandon de l’écriture arabe au profit des lettres latines, fez et turban remplacés par le couvre-chef européen, adoption des noms de famille à l’européenne, égalité des sexes, droit de vote accordé aux femmes.

Atatürk, le sauveur de la nation, s’est éteint en 1938. Le pays dut alors affronter de nouveaux défis : faire la part de l’héritage kémaliste, opérer des réformes, trouver l’équilibre entre démocratie et pouvoir autoritaire, modernité et traditions, culture occidentale et passé ottoman, laïcité et islam.

C’est ce qu’explique ce guide qui, sans omettre les sujets qui fâchent[1], accorde en outre une large part aux traditions populaires et à la culture littéraire et artistique turques, fort méconnues et pourtant d’une grande richesse[2].

PÉTRONE

La Turquie au XXe siècle par Frédéric Hitzel, Paris, Éditions Les Belles Lettres, collection « Guides Belles Lettres des civilisations » dirigée par Jean-Noël Robert, février 2023, 320 pp. en noir et blanc au format 13 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 21 € (prix France)


[1] En particulier, les divergences d’approches historiques et politiques relatives au génocide arménien de 1915.

[2] Sources : Les Belles Lettres et Wikipédia.

Date de publication
mercredi 1 février 2023
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