Dominique Costermans est une écrivaine belge de langue française née le 9 septembre 1962 à Bruxelles. Romancière et nouvelliste maintes fois primée, elle est aussi l’autrice de publications didactiques et de plusieurs ouvrages sur l’environnement destinés aux enfants et aux enseignants.

C’est aussi une militante féministe qui n’a pas froid aux yeux, et elle brise aujourd’hui un tabou dans notre pays en faisant paraître dans une jeune maison engagée un recueil de témoignages intitulé L’Impensé de l’IVG donnant la parole à douze femmes qui ont vécu l’expérience singulière de l’avortement en Belgique, dont cinq de manière clandestine.

Ces femmes, couvertes par l’anonymat dans l’ouvrage[1], appartiennent à des milieux sociaux très diversifiés et mettent des mots sur ce qu’elles ont vécu, brisant ainsi « le silence qui construit la honte », comme l’affirme la cinéaste Audrey Diwan.

L’autrice rappelle au passage qu’en Belgique, une femme sur cinq a avorté dans sa vie, et en France, une sur trois. Que dans l’Hexagone, 72% des femmes ayant eu recours à l’IVG usaient d’un moyen de contraception, et 50% chez nous.

À l’heure où, dans des contrées que l’on croyait civilisées comme les États-Unis ou la Pologne, on assiste dans le champ politique à une percée des religions sectaires débouchant sur une régression calamiteuse du droit des femmes à une maternité choisie et non pas contrainte y compris en cas de viol (!), ces témoignages, parce qu’ils sont de chair et de sang, remettent, si l’on peut dire, l’église au milieu du village…

PÉTRONE

L’Impensé de l’IVG par Dominique Costermans, Nivelles, Éditions Courtes lignes, juin 2022, 117 pp. en noir et blanc au format 21 x 13 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 18 €

[1] Elles y ont pour pseudonyme des prénoms fleuris : Garance, Marguerite, Églantine, Lilas, Flora, Capucine, Iris, Rose, Daphné, Violette, Anémone et Jasmine.