« Plus une découverte est originale, plus elle semble évidente par la suite. » (Arthur Koestler)
Voici que sortent enfin – chez Christian Bourgois Éditeur – en version de poche mise à jour et augmentée de plusieurs nouveaux chapitres, les Souvenirs d’un chasseur de trésors littéraires de Jean-Claude Zylberstein[1] dédiés aux mânes de son épouse Marie-Christine Halpern décédée en 2016 et qui fut pour lui la « petite fée qui avait transformé une citrouille – lui-même – en carrosse », le témoignage pour l’Histoire de l’un des plus grands vulgarisateurs de la littérature contemporaine planétaire et une mine d’informations sur l’histoire de l’édition française et mondiale de la seconde partie du XXe siècle et après.
Voici la présentation que nous avons faite de l’ouvrage à sa sortie :
« Né à Paris le 17 novembre 1938 dans une famille juive d’origine polonaise, Jean-Claude Zylberstein fut caché à Brunoy (Seine-et-Oise) pendant l’occupation allemande par un couple de « Justes », Albert et Rachel Lauverjon qui, avec leurs deux garçons, le firent passer pour leur petit-fils. C’est dans le grenier de leur maison qu’il découvrira la littérature (par le biais de nombreux numéros du magazine L’Illustration) et la musique (la chanson française et surtout le jazz par l’écoute des 78 tours dont les fils Lauverjon faisaient collection).
Résultat des courses ?
Il fit plus tard ses débuts dans la presse comme critique de jazz pour Jazz Hot, Jazz magazine et Le Nouvel Observateur. Puis il entra dans l’édition en rassemblant les œuvres complètes de Jean Paulhan dont il avait été le secrétaire et il collabora avec le Magazine littéraire, France-Soir et Combat avant de devenir directeur de collection grâce à Bernard de Fallois
Il exerça par la suite ses talents chez Christian Bourgois, au Livre de Poche et aux éditions Champ libre, Robert Laffont, La Découverte, Tallandier, Les Belles Lettres…
On lui doit, dans les collections qu’il créa ou dirigea – 10/18, Grands détectives, Domaine étranger, Pavillons, Texto… – avec la volonté de faire connaître des auteurs que nul ne se souciait de traduire ou de rééditer (Jim Harrison, Dashiell Hammett, William Irish, Robert van Gulik, Somerset Maugham, Evelyn Waugh, Primo Levi, Rigoni Stern, Winston Churchill, Pelham Grenville Wodehouse, Elizabeth Von Arnim, Rosamond Lehmann ou encore John Fante…), la publication d’ouvrages dont les ventes cumulées dépassent les 20 millions d’exemplaires.
Parallèlement, après avoir été diplômé en droit en 1973, il est devenu avocat à la cour d’appel de Paris et il est unanimement reconnu comme un ténor en matière de droit d’auteur, défendant Salman Rushdie, Françoise Sagan, Yves Navarre, Ingrid Betancourt ou Daft Punk ainsi que de nombreux éditeurs et intervenant dans la succession de Jacques Brel.
Jean-Claude Zylberstein ?
Un honnête homme aux innombrables talents qu’il a mis au service du talent des autres… »
Ce qui n’exclut nullement l’un ou l’autre coup de griffe bien lancé !
PÉTRONE
Souvenirs d’un chasseur de trésors littéraires, nouvelle édition revue et augmentée, par Jean-Claude Zylberstein, Paris, Christian Bourgois Éditeur, janvier 2022, 450 pp. en noir et blanc au format 10,8 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 12 € (prix France)
[1] Publiés en grand papier à Paris, aux Éditions Allary, en septembre 2018.
