Le journaliste Philippe Lombard (°1972) a notamment animé la chronique « Histoires de tournages » sur France Info (en décembre 2013 et durant l’été 2014) et publié 300 anecdotes de tournage ainsi que Michel Audiard – Le livre petit, mais costaud aux Éditions Hugo Publishing à Paris.
C’est dans la même maison que reparaît[1] son ouvrage intitulé Les grandes gueules du cinéma français proposant une histoire des quatre monstres sacrés que sont Jean Gabin (1904-1976), Lino Ventura (1919-1987), Jean-Paul Belmondo (1933-2021) et Alain Delon (°1935), un livre très documenté et habilement troussé ressuscitant leur rencontre, leurs tournages, leur amitié et leurs coups de gueule…
Après la Seconde Guerre mondiale durant laquelle il s’était engagé dans les Forces françaises combattantes comme marin embarqué, puis, en janvier 1944, comme chef de char au régiment blindé de fusiliers-marins, Jean Gabin, qui avait connu un immense succès durant les années 1930, est en perte de vitesse.
Toutefois, en 1954, sa carrière se voit relancée par Touchez pas au grisbi de Jacques Becker, un film de gangsters à la française dans lequel il a pour partenaire un Italien trentenaire qui fait ses débuts devant la caméra, Lino Ventura, avec qui il se liera d’une affection indéfectible.
Pendant ce temps, deux jeunes comédiens, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, font leurs débuts chez Marc Allégret dans Sois belle et tais-toi (1958).
Après le succès d’À bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard, Jean-Paul Belmondo tourne avec Lino Ventura dans Classe tous risques (1960) de Claude Sautet, puis avec Jean Gabin dans Un singe en hiver (1962) d’Henri Verneuil.
Alain Delon quant à lui a déjà rencontré Lino Ventura lors du tournage du Chemin des écoliers (1959) de Michel Boisrond avant de partager l’affiche de Mélodie en sous-sol (1963) d’Henri Verneuil avec Jean Gabin.
Le quatuor d’amis est formé, à la vie à la mort, et ils participeront, ensemble ou séparément, à la création d’œuvres à succès comme Razzia sur la chnouf (1955), Le rouge est mis (1957). Ascenseur pour l’échafaud (1958), Le Gorille vous salue bien (1958), Plein soleil (1960), Le Président (1961), Les Tontons flingueurs (1963), Cent mille dollars au- soleil (1964), Le Deuxième Souffle (1966), Paris brûle-t-il ? (1966), Les Aventuriers (1967), Le Clan des Siciliens (1967), La Piscine (1969), Le Cerveau (1969), Borsalino (1970), Un flic (1972), Deux hommes dans la ville (1973) ou encore L’Affaire Dominici (1973).
Du lourd !
Bernard PÉTRONE
Les grandes gueules du cinéma français– Quand Gabin, Ventura, Belmondo et Delon régnaient sur le grand écran par Philippe Lombard, Paris, Éditions Hugo Doc, octobre 2021 [2012], 192 pp. + un cahier photo de 16 pp. en noir et blanc au format 15 x 22 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 17,95 € (prix France)TRONE
[1] L’édition princeps est sortie en 2021 aux Éditions L’Express Roularta avec une préface de Georges Lautner.