Copublié par la Fundación MAPFRE à Madrid et les Éditions Gallimard à Paris, le catalogue de l’exposition Jawlensky – La promesse du visage présentée cette année au musée Cantini à Marseille et à La Piscine de Roubaix offre la possibilité de (re)découvrir l’œuvre très originale d’un artiste d’envergure.
Peintre russe, compagnon de route de Kandinsky durant la première décennie du XXe siècle à Munich – il l’y avait rencontré en 1896, quand il s’en vint suivre les cours d’Anton Ažbe, un artiste et professeur reconnu à l’époque –, Alexej von Jawlensky, né le 13 mars 1864 à Torjok (Russie) et mort il y a 80 ans le 15 mars 1941 à Wiesbaden (Allemagne), offre l’exemple d’un artiste qui participa à la modernité en faisant l’expérience des frontières entre expressionnisme et fauvisme, mais aussi entre figuration et abstraction.
Il était issu d’une famille de la petite noblesse militaire, son père étant colonel dans l’armée impériale.
En 1905, Jawlensky travailla à Carantec, en Bretagne, et grâce à l’intervention de Serge de Diaghilev (1872-1929), le célèbre fondateur des Ballets russes[1], il envoya six toiles au Salon d’automne à Paris, qui furent exposées dans la section russe. À cette occasion, il rencontra le peintre français Henri Matisse (1869-1954).
De retour à Munich, Jawlensky fit la connaissance du « nabi » et peintre-moine et mystique Jan Verkade et de Paul Sérusier, puis, en 1912, il participa à la naissance du groupe nommé « Der Blaue Reiter » (Le Cavalier Bleu) dont les acteurs principaux étaient également Vassily Kandinsky (1866-1944), Franz Marc (1880-1946), August Macke (1887-1914), Gabriele Münter (1877-1962), Heinrich Campendonk (1889-1957), David Burljuk (1882-1967), Paul Klee (1879-1940) et Alfred Kubin (1877-1959)[2].
Ainsi que l’écrit l’éditeur, « l’œuvre singulière de Jawlensky se caractérise notamment par une exploration du visage, qui se simplifia au cours des années, s’éloigna de la ressemblance, puis se brouilla, perdit ses traits, pour n’être plus qu’un souvenir lointain que l’on n’arrive plus à fixer.
Jawlensky, peut-on dire, a inventé une figure paradoxale, celle du visage abstrait ».
Tête de femme « Méduse », Lumière et Ombre, 1923
Huile sur carton (31 cm x 42 cm)
Photographe Alain Basset
Avec l’aimable autorisation du Musée des Beaux-Arts de Lyon
Sachant que le vrai blason de chacun, c’est son visage, ainsi que l’assurait l’écrivain français Marcel Jouhandeau (1888-1979).
PÉTRONE
Jawlensky – La promesse du visage, ouvrage collectif sous la direction de Sylvain Amic et Myriame Morel-Deledalle, Paris, coédition Fundación MAPFRE et Éditions Gallimard, juin 2021, 312 pp. en quadrichromie au format 19 x 24 cm sous couverture brochée et jaquette en couleurs, 29 € (prix France)
INFORMATIONS PRATIQUES
AU MUSÉE CANTINI À MARSEILLE
Dates :
Du 11 juin 2021 au 26 septembre 2021
Adresse :
19 rue Grignan
F-13006 Marseille
Téléphone :
00 33 4 13 94 83 30
Mail :
musee-cantini@marseille.fr
Web :
Horaires d’ouverture :
De 10 heures à 18 heures tous les jours sauf le lundi (fermé)
Fermé le 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre et 25 décembre
Fermeture de la billetterie 30 minutes avant la fermeture du musée
Tarif :
9 euros (plein tarif) / 5 euros (tarif réduit)
Remarque :
En raison d’une panne de l’ascenseur, le musée Cantini est momentanément non accessible aux personnes à mobilité réduite.
À LA PISCINE DE ROUBAIX
La Piscine – Musée d’art et d’industrie André Diligent de Roubaix
Dates :
Du 6 novembre 2021 au 6 février 2022
Adresse :
23 rue de l’espérance
F-59100 Roubaix
Téléphone :
00 33 3 20 69 23 61
Mail :
lapiscine.musee@ville-roubaix.fr
Web :
Horaires d’ouverture :
Du mardi au jeudi de 11 heures à 18 heures
Le vendredi de 11 heures à 20 heures
Le samedi et le dimanche de 13 heures à 18 heures
Fermeture le lundi, le 1er janvier, le 1er mai, le jeudi de l’Ascension, le 14 juillet, le 15 août, le 1er novembre et le 25 décembre.
Tarifs :
Plein tarif : 11 €
Tarif réduit : 9 €
Modes de paiement acceptés : carte bancaire uniquement
Gratuité d’accès aux expositions et aux collections permanentes tous les vendredis de 18 heures à 20 heures
Accès gratuit (sur présentation d’un justificatif) : moins de 18 ans / étudiants en histoire de l’art et arts plastiques, des écoles d’architecture / journalistes / demandeurs d’emploi / bénéficiaires des minimas sociaux / enseignants en préparation de visite / personne en situation de handicap et un accompagnateur / mutilés de guerre et du travail.
[1] Les Ballets russes sont une célèbre compagnie d’opéra et de ballet créée en 1907 par Serge de Diaghilev, avec les meilleurs éléments du théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. Dès 1909, la compagnie entama une tournée internationale et, en 1911, Diaghilev coupa les ponts avec le Ballet impérial. La compagnie devint une troupe privée, indépendante, qui se fixa à Monte-Carlo, Paris et Londres, sans s’attacher à aucun théâtre en particulier.
[2] Source : Wikipédia.