Réunissant deux de ses ouvrages (Décrocher la lune, 1973 et Étoiles filantes, 1975) en un seul volume republié par les Éditions Séguier à Paris, les Mémoires de l’acteur britannique David Niven, né le 1er mars 1910 à Londres et mort le 29 juillet 1983 à Château-d’Œx (Suisse), étaient introuvables depuis longtemps.
Il s’agit d’une pure merveille d’intelligence, de flegme et d’humour so british.
On en veut pour preuve l’incipit de l’ouvrage :
« Quand je la vis pour la première fois, Nessie avait dix-sept ans, des cheveux blonds comme le miel, un minois plutôt joli que beau, un corps voluptueux gardant encore les grâces de l’innocence, et deux jambes qui n’en finissaient pas. Elle était putain à Picadilly. J’étais un adolescent hétérosexuel de quatorze ans, et je la rencontrai grâce à mon beau-père. (Si vous désirez sauter la suite et faire tout de suite plus ample connaissance avec Nessie, elle reparaît page 56.) »
Figure majeure du cinéma des années 1950 et 1960, David Niven marqua par ses interprétations des films[1] comme, entre autres, L’Extravagant M. Philips (1949), Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1956), Tables séparées (1958) pour lequel il reçut l’Oscar du meilleur acteur, Les Canons de Navarone (1961), Les 55 Jours de Pékin (1963), Lady L[2] (1965), Casino Royale (1967), Mort sur le Nil (1978), Le Cerveau (1969), La Panthère rose (1963), Vampira (1974) ou encore, à la fin de sa vie, À la recherche de la panthère rose (1982) et L’Héritier de la panthère rose (1983).
« Mais avant la célébrité, écrit l’éditeur, Niven aura connu une véritable vie d’aventures. Renvoyé pour indiscipline de plusieurs écoles britanniques, insolent à l’armée, mis aux arrêts pour insubordination, il se gagne la sympathie du geôlier en partageant une bouteille de whisky, puis s’échappe par la fenêtre.
On le retrouve quelques mois plus tard aux États-Unis, versé dans le plagiat littéraire, le commerce de spiritueux, la danse professionnelle et même la course de poneys, avant que le destin se ressaisisse et le pousse vers les caméras des grands studios.
Ainsi débute une carrière de près de cent films avec, très vite, des rôles principaux. Niven révèle surtout une disposition pour les comédies romantiques où sa souriante désinvolture fait merveille. »
Ces Mémoires traitent aussi longuement de l’âge d’or d’Hollywood et de ses protagonistes, constituant au passage une mine d’informations pour les cinéphiles.
Faisons un rêve : et si les Éditions Séguier republiaient aussi les mémoires (Cher moi, 1977) de son ami l’acteur Peter Ustinov (1921-2004) qui avait fait la connaissance de David Niven au service photographique des armées britanniques durant la Seconde Guerre mondiale ?
Ce serait la régalade !
PÉTRONE
Mémoires par David Niven, ouvrage traduit de l’anglais par Simone Hilling et Rosine Fitzgerald, Paris, Éditions Séguier, mai 2021, 953 pp. en noir et blanc au format 15 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 24,90 € (prix France)
[1] Sa filmographie est longue d’une bonne centaine de titres.
[2] Réalisé par Peter Ustinov.