Afrique à fric…

Grand reporter trente années durant au service « Monde » de L’Express, désormais journaliste indépendant, essayiste et enseignant à l’École supérieure de journalisme de Lille, à l’Institut d’études politiques de Lille et à l’Institut d’études politiques de Paris, le Français Vincent Hugeux est un spécialiste de l’Afrique à laquelle il a consacré plusieurs ouvrages remarqués.

Il publie chez Perrin, rédigé dans un style enlevé, un réquisitoire intitulé Tyrans d’Afrique – Les mystères du despotisme postcolonial dans lequel il décrit la nature abjecte de dix dirigeants africains qui furent un véritable fléau pour leur peuple, leur continent et l’histoire.

Résumé :

« Soixante ans après son lever, le « soleil des indépendances » peine à percer les brumes tenaces du despotisme. Au fil des décennies, la cohorte des autocrates plus ou moins élus, adeptes du pouvoir absolu et de la régression clanique, se sera échinée à dévoyer une souveraineté inaboutie.

Qu’il s’agisse de Sa Majesté Bokassa Ier, empereur made in France de Centrafrique, de l’Ougandais Idi Amin Dada, du Congolo-Zaïrois Mobutu ou du Zimbabwéen Robert Mugabe, les ex-tuteurs européens se sont repus des frasques tantôt grotesques, tantôt cruelles, de satrapes qui furent leurs élèves, leurs soldats, puis leurs alliés ombrageux.

Feignant d’oublier que tous, du bouffon ubuesque au bourreau glaçant, ne sont au fond que les monstrueux rejetons de l’aberration coloniale.

Bien sûr, l’ancien tirailleur togolais Gnassingbé Eyadéma ne ressemble guère au Guinéen Ahmed Sékou Touré, ce rebelle qui osa défier Charles de Gaulle ; pas plus qu’au Tchadien Hissène Habré, premier chef d’État du continent condamné par une juridiction africaine.

Pour autant, on déniche souvent aux sources de leur dérive les ingrédients du même élixir toxique : enfance chaotique, blessures narcissiques, appétit de revanche, ivresse messianique et paranoïa.

Au fil de cette captivante galerie de portraits, truffée de témoignages inédits, Vincent Hugeux croque aussi sur un ton alerte et inspiré quelques antihéros étrangers au « pré carré » francophone, mais tout aussi édifiants : Yahya Jammeh (Gambie), Teodoro Obiang (Guinée équatoriale) et Issayas Afeworki (Érythrée).

Les uns ont disparu, d’autres règnent encore.

Et chacun d’entre eux nous raconte autant notre histoire que la sienne. »

Le lecteur belge, issu ou pas de la diaspora congolaise, se penchera avec intérêt et dégoût sur les pages consacrées à Joseph-Désiré Mobutu, édifiantes en diable !

Tyrans d’Afrique – Les mystères du despotisme postcolonial par Vincent Hugeux, Paris, Éditions Perrin, mars 2021, 408 pp. en noir et blanc au format 14 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 23 € (prix France)

PÉTRONE

TABLE

Prologue

1. Bokassa, un Ubu bien de chez nous

2. Idi Amin Dada, l’ogre de Kampala

3. Gnassingbé Eyadéma, le tirailleur tiraillé

4. Mobutu : la débâcle du léopard

5. Robert Mugabe, messie et démon

6. Ahmed Sékou Touré, l’icône dévoyée

7. Issayas Afeworki : les mythes de l’ermite

8. Teodoro Obiang, l’émir de Malabo

9. Gambie : jamais plus Jammeh

10. Hissène Habré : la méprise et le mépris

Remerciements

Date de publication
samedi 24 avril 2021
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