Daniel Arasse (1944-2003) fut l’un des plus éminents historien et théoricien de l’art de son temps. Il a été directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) jusqu’à son décès survenu en 2003, après avoir enseigné l’histoire de l’art moderne (XVe-XIXe siècle) à l’université Paris-IV, puis à l’université Paris-l. Il fut en outre directeur de l’Institut français de Florence.
Auteur de nombreux ouvrages d’histoire de l’art, dont Léonard de Vinci (Hazan, 1997), Le Sujet dans le tableau (Flammarion, 1997), L’Annonciation italienne (Hazan, 1999), On n’y voit rien (Denoël, 2000), il sait se rendre accessible au public éclairé comme au grand public.
La maison Flammarion à Paris propose une nouvelle édition – la quatrième – de son opus magnum, Le Détail – Pour une histoire rapprochée de la peinture,un brillant et volumineux essai abondamment illustré.
Description :
« Ce volume s’ouvre sur la représentation du patron de tous les peintres, saint Luc peignant la Vierge. Par cette mise en abyme, ce choix emblématique, Daniel Arasse envisage un programme qui va bien au-delà d’une simple « histoire du détail », car ce qu’il vise est la totale relecture de l’histoire de la peinture occidentale à l’aune du détail. Qu’il soit inopinément ou peu à peu découvert, identifié, scruté, isolé, voire découpé de son ensemble, le détail offre en effet une tout autre manière de voir et d’appréhender la peinture.
Ainsi, grâce à cette histoire rapprochée des pratiques du pinceau et du regard, un champ nouveau se dessine, remettant en question les catégories de l’histoire de l’art qui semblent avoir été établies « de loin », sans que jamais l’érudition ne prenne le pas sur le plaisir et les « fêtes de l’œil ». »
Magistral !
PÉTRONE
Le Détail – Pour une histoire rapprochée de la peinture par Daniel Arasse, Paris, Éditions Flammarion, février 2021 [1992, 2008, 2014], 400 pp. en quadrichromie au format 17,5 x 24 cm sous couverture cartonnée et jaquette en couleurs, 29,90 € (prix France)
SOMMAIRE
PRÉFACE
Questions
EXERGUE
PREMIÈRE PARTIE : L’EMBLÈME DU TABLEAU
I. Contradictions
Rejets modernes
Détail 1 : un coquillage de Turner
Normes classiques
Excursus pittoresque
Détail 2 : les chameaux de Rébecca
Plaisirs coupables
Détail 3 : un pied d’apôtre
Dieu et le détail
Pratiques dévotes
Détail 4 : Arma Christi
La religion du détail
II. Dispositifs
La conquête du détail
Détail 5 : mouches
Maîtriser les ressemblances : le détail vrai
Décrire les apparences : le besoin de détails
Le détail luxueux
Décrire le détail
Un récit détaillé
Choisir le détail : la dignité de l’art
« De la Peinture », 1435
Synthèses retrouvées
Le travail de Mantegna
Inventions de détail et prestige de l’art
Détail 6 : sainte Cécile, son orgue et sa fossette
La science du détail
Traditions académiques
Peinture au détail et division du travail
La Hollande au XVIIe siècle
Vérités en peinture
L’emblème de la représentation
Le tableau-machine
Le détail-emblème
SECONDE PARTIE : LE TABLEAU DISLOQUÉ
III. Paradoxes
De l’emblème au comble
La double dislocation du détail
Le tableau en morceaux
Le spectateur « disloqué »
Le moment du détail et l’événement de peinture
Détail 7 : parenthèse sur le paysage et les promenades du regard
Oscillations
Transparences et obstacles
La fascination iconique
La fascination picturale
Opacités locales
Parenthèse sur quelques pans de tissus
L’insensé du tableau
IV. Intimités
Deux visages
Détail 8 : un fil de dentellière
Le peintre dans le tableau
Détail 9 : signatures particulières
Investissements personnels
Humours
Autoportraits
Nombrils
Probités du désir
Détail 10 : les transgressions détaillées de Courbet
Le silence de l’intelligence
POSTFACE
Fables
L’historien et la souricière
Le vautour, le rat et le serpent
Le vautour
Le rat
Le serpent
Au seuil de L’Accordée
ANNEXES
Notes
Index