Docteure de l’Université en lettres modernes, Annie Cohen-Solal (°1948) a enseigné à la Freie Universität de Berlin, à l’université hébraïque de Jérusalem, à l’Université de New York, à l’Université de Caen, à l’École des hautes études en sciences sociales et à l’École Normale Supérieure.
Spécialiste de Sartre, elle a notamment publié Paul Nizan, communiste impossible (Grasset, 1980), Sartre, 1905-1980 (Gallimard, 1985), traduit dans plus d’une quinzaine de langues, Jean-Paul Sartre (PUF, collection « Que sais-je ? », 2005) et Une renaissance sartrienne (Gallimard, 2013).
En 2005, elle a aussi fait paraître, chez Gallimard dans la collection « Découvertes », Sartre – Un penseur pour le XXIe siècle, un essai richement illustré rédigé pour le centenaire de la naissance, du philosophe existentialiste, et que l’éditeur remet en vente ces jours-ci à l’occasion des 40 ans de son décès.
Riche de très nombreuses photographies, l’ouvrage fourmille d’informations sur les activités de penseur, romancier, dramaturge, critique, journaliste et directeur de revue que fut l’auteur de L’Être et le néant (1943).
Écoutons Annie Cohen-Solal :
Sartre a touché à tous les genres et avec brio (La Nausée, Huis Clos, Les Chemins de la Liberté, Les Mots…).
Sa revue, Les Temps Modernes, lancée en 1945, autour de l’existentialisme et de la littérature engagée, devint le carrefour de tous les affrontements culturels et politiques.
Ses interventions politiques pour l’indépendance de l’Algérie, ses conflits avec le général de Gaulle et ses prises de position en faveur du tiers-monde lui valurent la reconnaissance de tous les pays qui tentaient de se dégager du colonialisme.
Sa relation si originale avec Simone de Beauvoir, son refus du prix Nobel de littérature en 1964, et ses attitudes d’héritier subversif font de lui, dans la tradition française des Voltaire, Hugo et Zola, l’intellectuel français capital de notre époque. »
Un intellectuel qui, enfant, faisait beaucoup de fautes à ses dictées.
Comme quoi…
PÉTRONE
Sartre – Un penseur pour le XXIe siècle par Annie Cohen-Solal, Paris, Éditions Gallimard, collection « Découvertes », octobre 2020 (mars 2005), 160 pp. en quadrichromie au format 12,5 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 19,90 € (prix France)
SOMMAIRE
Ouverture
Sartre, un écrivain prolifique et démesuré.
Chapitre 1
AVEC L’ÉCRITURE POUR MANDAT
Élevé par sa mère et instruit par son grand-père, Sartre s’épanouit au milieu des livres de la bibliothèque familiale. Après l’École normale et l’agrégation de philosophie, il partage son temps entre l’enseignement et l’écriture, soutenu par Simone de Beauvoir qu’il a rencontrée en 1927.
Chapitre 2
DEVENIR ÉCRIVAIN, ENFIN
Avec la publication de La Nausée (1938) et du Mur (1939),
Sartre accède à la notoriété. Durant l’Occupation, il aborde le théâtre avec Les Mouches et Huis clos, rédige un important essai philosophique, L’Être et le néant, et devient un « chef spirituel pour mille jeunes gens ».
Chapitre 3
« ÉCRIRE POUR SON ÉPOQUE »
À la Libération, la « machine sartrienne » se met en marche. La publication de la revue Les Temps Modernes, des Chemins de la liberté et de L’Existentialisme est un humanisme inaugurent la période de la « littérature engagée ».
Sartre suscite tout à la fois enthousiasme débordant et haine féroce.
Chapitre 4
PROPHÈTE DU TIERS-MONDE ET PENSEUR DU POST-COLONIALISME
Dans les années 1950, Sartre se radicalise et lutte sur tous les fronts.
En France, il milite pour l’indépendance de l’Algérie, et dans le monde entier, se fait ambassadeur des opprimés. En 1964, il signe avec Les Mots son « adieu à la littérature ».
Chapitre 5
ACTIVISTE, RADICAL ET SUBVERSIF JUSQU’AU BOUT
Sartre mène une double vie, celle du militant politique, protecteur des maoïstes et fondateur du journal Libération, et celle de !’écrivain, auteur d’une monumentale étude inachevée sur Flaubert, L’Idiot de la famille.
Témoignages et documents