Nicolas Goarant, collaborateur d’élus locaux et de parlementaires français, sleep activist revendiqué, s’est depuis longtemps passionné pour la question du sommeil et de sa gestion publique.

Aux Éditions de l’Aube à La Tour d’Aigues, il a publié Le sommeil malmené – Comment retrouver le goût de la nuit un essai politique largement documenté sur les problèmes liés au repos nocturne, leurs causes, leurs effets et leurs solutions.

PRÉSENTATION :

« Il y a un mystère du sommeil. Certes, c’est un sujet banal de discussions : qui, à côté de la machine à café, n’a pas parlé de sa mauvaise nuit à ses ­collègues de travail ? Quel parent n’a pas évoqué sa fatigue issue de nuits perturbées par les cris du nouveau-né ? Lors du printemps 2020, chacun ne s’est-il pas interrogé sur son repos bouleversé par une vie confinée ?

Et pourtant. Malgré son universalité, le sommeil demeure une “colonne absente” [1] des mondes de la politique comme de la santé. Il est temps que cela change ! »

EXTRAIT :

Les globules blancs, cernés

Dans une étude de 2002, c’est au tour de notre système immunitaire d’être testé via deux groupes de jeunes adultes en bonne santé soumis à des temps de sommeil différents – sur six nuits.

Pour la première cohorte, le temps de sommeil était normal, soit autour des huit heures par nuit. Pour ceux de la seconde cohorte, le sommeil fut en revanche limité à quatre heures. Au terme de cette expérience, le vaccin contre la grippe fut injecté à tous les participants. Pour celles et ceux au sommeil préservé, l’organisme a généré une puissante réaction d’anticorps.

Pour le groupe au sommeil dégradé, la réponse immunitaire à ce vaccin fut nettement, indiscutablement, plus faible puisque de moitié inférieure. Il en fut de même pour des vaccins contre l’hépatite A et l’hépatite B (ibid., 2018).

On pourrait comparer nos globules blancs qui, comme tous les systèmes de sécurité du monde, sont d’autant plus performants qu’ils ont réussi à se reposer.

Il est grand temps de se réveiller sur ce sujet brûlant !

PÉTRONE

Le sommeil malmené – Comment retrouver le goût de la nuit par Nicolas Goarant, La Tour d’Aigues, Éditions de l’Aube, septembre 2020, 136 pp. en noir et blanc au format 11,5 x 21,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 14 € (prix France)

TABLE DES MATIÈRES

Le mouton aux œufs d’or

(Le problème du sommeil est un marronnier de la presse)

Le paradoxe du coccyx

(À mesure des millénaires, notre repos aurait pu s’atrophier et pourquoi pas se réduire à quelques minutes, pour finir tel un coccyx, le vestige de la queue. […] Mais voilà : nous dormons.)

Le gang des 7 B

Bruit, Bleue (lumière), Boulot, Blanche (nuit), Benzo (diminutif de Benzodiazépine), Brouillard (qui jette un voile sur la question du sommeil et en crypte la dimension politique et sociale) et Banquise (qui fond, comme le sommeil, sous l’augmentation de la température)

Les maux du mauvais repos

            Nuits blanches, idées noires

            Somnolence au volant, danger au tournant

            Le travail, plombeur de sommeil

            Sommeil négligé, cœur fatigué

            Petit sommeil, grandes catastrophes

            Sommeil allégé, diabète favorisé

            Oubliez Slim Fast, pensez Sleep Fast

            Les bourses et la vie

            Les globules blancs, cernés

            Maladies des neurones, maladies du sommeil ?

            Sous les oreillers, les inégalités

            L’apnée, la grande oubliée

Keep calm and start a revolution

(Les parades aux méfaits du gang des 7 B)

Aube d’Arthur Rimbaud

Bibliographie et références citées.

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[1] L’expression est du poète belge Henri Michaux (1899-1984).