Au printemps 2020, le monde entier est frappé par la première vague de la pandémie de Covid-19. La France aussi, bien entendu. Et la Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de France, qui battra tous les records de mortalité du pays.

Le professeur en médecine d’urgence Frédéric Adnet y dirige le SAMU de l’hôpital d’Avicenne à Bobigny, en grève depuis plus d’un an tant les conditions d’exercice de la médecine y sont déplorables.

Et la bataille contre le virus sera d’une rudesse extrême, la pire crise médicale depuis la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu’il en témoigne dans Les Fantassins de la République – Urgence COVID : un printemps en enfer (Paris, Flammarion), rédigé avec le journaliste Jean-Paul Mari.

« En trente-cinq ans de médecine d’urgence », dit-il, « je n’avais jamais connu cela.

Un mal inconnu, invisible, qui tue les malades et leurs soignants. Un mal qui a mis l’économie de la planète à genoux, a expédié toute une population en prison pendant deux mois, a affamé les misérables et fait trembler les puissants. Un mal qui a failli faire s’effondrer le dernier rempart d’une société moderne, son système hospitalier. Tout mon univers de médecin, de chercheur, de professeur : ma vie.

Est-ce que ce mal allait nous submerger, nous annihiler, comme une peste du Moyen Âge envoyée par un ange de la mort, né aux confins du monde asiatique ?

Trois mois de lutte acharnée. Trois mois, c’est une éternité.

Et demain ? À quoi tout cela aura-t-il servi ? Oui, j’ai peur de nouveau. Peur du jour d’après. Moi, je sais une chose : je ne serai plus jamais comme avant. »

Un récit bouleversant, achevé en août 2020, avant que la deuxième vague frappe plus durement encore…

PÉTRONE

Les Fantassins de la République – Urgence COVID : un printemps en enfer par le professeur Frédéric Adnet et Jean-Paul Mari, Paris, Éditions Flammarion, octobre 2020, 223 pp. en noir et blanc au format 13,5 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 19 € (prix France)