Profondément Parisien et amoureux de l’Angleterre, proche des impressionnistes autant que des préraphaélites, conservateur autant que libéral, James Tissot, pseudonyme de Jacques-Joseph Tissot, né à Nantes le 15 octobre 1836 et mort à Chenecey-Buillon le 8 août 1902, est un peintre et graveur français dont l’œuvre, injustement sombrée dans l’oubli, fait l’objet d’une somptueuse monographie rédigée par l’historien d’art, musicologue et écrivain français Gérard Denizeau (°1953) et publiée aux Éditions Larousse qui la proposent à un prix particulièrement attractif.
À l’issue de ses études à l’École des Beaux-Arts de Paris durant lesquelles il se lia d’amitié avec Edgar Degas et James Abbott McNeill Whistler et après avoir pris par anglophilie le prénom de James, Tissot expose au Salon de 1859 des œuvres plutôt traditionnelles avant de devenir, à l’instar du Belge Alfred Stevens (Bruxelles, 1823 – Paris, 1906) [1], le peintre des toiles féminines et de la société mondaine de la fin du Second Empire.
Après la guerre de 1870 et la Commune de Paris, il s’installe à Londres en 1871 où il réussit brillamment comme portraitiste des élégantes de la haute société de l’époque victorienne et comme caricaturiste pour le journal satirique Vanity Fair.
À la mort de sa compagne irlandaise Kathleen Kelly en 1882, il revient à Paris et expose avec succès des représentations de femmes de diverses conditions sociales dans leur environnement quotidien.
À partir de 1888, il a une révélation religieuse et se consacre dès lors jusqu’à la fin de sa vie à des sujets bibliques, nourrissant son art d’observations effectuées lors de voyages en Palestine et à Jérusalem. Ces œuvres chrétiennes lui assurent alors une grande renommée [2].
James Tissot, Le Bal (Evening)
1878, huile sur toile, 91 x 51 cm
Musée d’Orsay, Paris
Un ouvrage splendide sur un artiste admirable !
PÉTRONE
James Tissot par Gérard Denizeau, Paris, Éditions Larousse, juin 2020, 128 pp. en quadrichromie au format 20 x 24,5 cm sous couverture cartonnée et jaquette en couleurs, 12,90 € (prix France)
SOMMAIRE
L’INCLASSABLE MONSIEUR TISSOT
Londres
Un homme éclectique
Une destinée toute d’ombre et de lumière
LES ANNÉES D’APPRENTISSAGE
Nantes
L’arrivée à Paris
Edgar Degas, une amitié de jeunesse
Les premières armes au Salon
Faust
Un portraitiste hors pair
LES PRÉMICES DE LA GLOIRE
Une image inédite de la femme
Une anglophilie toujours plus marquée
Vers la consécration sociale
Le temps des épreuves
LA VEINE DU JAPONISME
Le japonisme, une mode européenne
Derrière le kimono, la femme
Un exotisme à la mode
L’ACCOMPLISSEMENT LONDONIEN
Un succès immédiat
La vie londonienne
Un bonheur éphémère
Tissot graveur
Kathleen
Nostalgie parisienne
Les quatre volets du « Fils prodigue »
L’adieu à Kathleen
Dernières années londoniennes
UN RETOUR EN FORME DE CONSÉCRATION
Oublier Londres
Ce « je-ne-sais-quoi » féminin
L’appel de l’ailleurs
LE CRÉPUSCULE MYSTIQUE
À la recherche de la « vraie vie »
Entre Ville lumière et Terre sainte
Le Christ plutôt que Moïse
Les dernières années
Un héritage éclectique
Un étrange oubli…
LES CHEFS-D’ŒUVRE
(66 reproductions en couleur)
ANNEXES
Repères chronologiques
Glossaire
Index des œuvres
[1] Il était aimé pour ses scènes de genre dont le sujet était en majorité de jeunes élégantes.
[2] D’après https://fr.wikipedia.org/wiki/James_Tissot.