Ancien éditeur [1] et enseignant, philosophe, historien et conférencier, Arnaud de la Croix est aussi l’auteur de nombreux ouvrages à succès [2].
Gageons que sa Nouvelle histoire de Bruxelles parue aux Éditions Racine rencontrera celui qu’elle mérite amplement.
Fondé sur les avancées les plus récentes dans le domaine de l’histoire et de l’archéologie de la ville, son ouvrage met l’accent sur des événements ou des faits – parfois négligés – depuis les circonstances de la naissance de la ville, et n’hésite pas à aborder quelques épisodes gênants, souvent absents des livres d’histoire.
Il choisit également de retracer l’histoire de la cité avec pour ambition de ressusciter celles et ceux, célèbres ou méconnus, qui ont marqué le développement de Bruxelles.
Et il répond au passage à diverses questions :
Dans quelles circonstances est née la cité ? Quelles langues parlaient les Bruxellois au Moyen Âge ? Comment le duc de Bourgogne Philippe le Bon, qui avait établi sa cour à Bruxelles, a-t-il créé une sorte d’euro avant la lettre ? Pourquoi le philosophe Érasme se plaisait-il tant à Anderlecht ? Combien de temps mettait, sous le règne de Charles Quint, une lettre pour parvenir à Paris ? Le Manneken-Pis aurait-il une signification alchimique ? Pour quelle raison le roi Louis XIV a-t-il ordonné de bombarder la ville ? Pourquoi Adolf Hitler appréciait-il Bruxelles, qu’il visita lors des deux guerres mondiales ? Combien de victimes fit l’incendie de l’Innovation en 1967, et quelles furent les causes exactes du drame ? Ou combien de manifestations la capitale de l’Europe accueille-t-elle chaque année ?
Le tout dans un style abordable, limpide et précis.
Extrait :
Un reporter au XVIIe siècle
Augustin Coppens (1668-1740) a 27 ans lorsque sa maison est détruite par le bombardement. Ruiné, le jeune peintre et graveur a l’idée de dessiner, sur le vif, les dégâts énormes causés par l’artillerie française. Ses dix-sept dessins, réunis sous le titre Perspectives des ruines de la ville de Bruxelles, dessinées au naturel par Augustin Coppens, gravés notamment par Richard van Orley, un descendant du peintre bruxellois Bernard van Orley, auront un succès considérable et feront sa célébrité comme sa fortune.
Par ce biais, les Européens effarés découvrent l’ampleur de la tragédie. Ainsi que l’indiquent Maurice Culot et Éric Hennaut, auteurs de l’ouvrage Le Bombardement de Bruxelles : « Louis XIV remettait en question une convention tacite entre nations civilisées en guerre. Quel roi, quel prince serait désormais à l’abri de bombes jetées par-dessus les murailles de sa ville ? La réprobation des cours étrangères fut unanime. »
Nous avons naguère écrit à propos d’Arnaud de la Croix qu’il avait le talent narratif de l’historien Henri Guillemin (1903-1992) qui passionna les foules – et le fait encore aujourd’hui sur YouTube – durant de nombreuses années en traitant avec passion de l’histoire politique et littéraire de la France du XIXe siècle.
Sa Nouvelle histoire de Bruxelles nous conforte dans cet avis !
PÉTRONE
Nouvelle histoire de Bruxelles par Arnaud de la Croix, Bruxelles, Éditions Racine, mars 2020, 260 pp. en noir et blanc + 1 cahier de 8 pp. en quadrichromie au format 16 x 25 cm sous couverture brochée en couleurs, 19,95 €
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
Prologue : la vie dans la région avant la naissance de la ville
Traces préhistoriques
Conquête romaine
Les Gallo-Romains
Les barbares !
PREMIÈRE PARTIE
UN PONT SUR LA SENNE (1010—1520)
I. Le mystère des origines
Étymologie
La fin des certitudes
Nouvelle offensive : où et quand ?
Nouvelle étymologie, nouvelle chronologie
Gudule
Fondation
Une histoire d’eau
Un nouveau domaine
Un portus stratégique
Une nouvelle « vulgate bruxelloise » ?
Conclusions provisoires
II. Deux chantiers et une charte
La première enceinte
La cathédrale
La charte
III. Au fil des XIIIe et XIVe siècles
Bruxella 1238
Batailles
Une figure fascinante et controversée (la Bloemardinne)
Le paradoxe de Ruysbroeck
La mort noire
Guerre en Brabant !
La deuxième enceinte
Hosties sanglantes
Le Grand Serment des arbalétriers
Deux questions, pour finir
IV. Sous le signe de la Toison d’or
Le grand-duc d’Occident
Un roi sans couronne
La Pucelle d’Orléans
Bruxelles sous Philippe le Bon
Le Charolais
À Bruxelles
Marie et Maximilien
À Bruxelles
DEUXIÈME PARTIE
AU CŒUR D’UN CONTINENT DIVISÉ (1521-1814)
V. Le monarque le plus puissant
Érasme à Anderlecht
Un humaniste dans un monde déchiré
Charles Quint
L’Ommegang
Un relais de poste
Un artiste de grand talent (Bernard van Orley)
Et un génie
Enfin, nos deux questions
VI. Le Tribunal du sang
Un contexte dramatique
« L’année des merveilles »
Deux héros « romantiques » (Egmont et de Hornes)
Un canal capital
Dictature protestante à Bruxelles
Une fontaine célébrissime (le Manneken-Pis)
Un artiste renommé, des costumes et des mésaventures
Traces visibles du baroque
VII. Nuits écarlates
1695 : les canons du Roi-Soleil
Bruxelles se relève
Un reporter au XVIIe siècle
« La plus belle place du monde »
La révolte des métiers
1731 : un feu d’enfer
Une ville en voie de modernisation
Charles de Lorraine
Sonate bruxelloise
Un gouverneur et un parc maçonniques ?
VIII. La fin d’un monde
1789 : une révolution manquée
Naissance d’un peuple
Un précurseur du mouvement flamand (Jean-Baptiste-Chrysostome Verlooy)
1792 : le fantôme de la liberté
Napoléon bruxellois
TROISIÈME PARTIE
LA CAPITALE D’UNE EUROPE EN DEVENIR (DE 1815 À NOS JOURS)
IX. Naissance d’une nation
Waterloo
La « période hollandaise »
Dissensions
Révolution !
Léopold Ier
Après-coup
X. L’ombre du Roi
Hôtel des voyageurs
De grands chantiers…
… et un « grand roi » controversé
L’attentat
Traces visibles d’un long règne
Les conférences Solvay
Art nouveau, symbolisme, vie littéraire et culture populaire
XI. Dans la tourmente
Bruxelles durant la Grande Guerre
En mémoire du premier conflit mondial
Degrelle et Hergé
« Rex vaincra ! »
Rastapopoulos serait-il juif ?
Hitler à Bruxelles
L’aéroport de Bruxelles-National
Degrelle, encore
Un soir de joie (le « faux » Soir)
La « Question royale »
XII. De l’Expo 58 à la capitale de l’Europe
La jonction Nord-Midi
Un optimisme mesuré
Traces visibles
Quelques grands artistes bruxellois
La « bruxellisation »
22 mai 1967 : L’Innovation brûle
Capitale européenne d’un pays divisé
Repères chronologiques
Notes et références
Bibliographie
Remerciements
[1] Aux éditions Le Cri, Duculot, Casterman et Le Lombard.
[2] Barthes : Pour une éthique des signes, Éditions de Boeck (1987), Pour lire la bande dessinée (en collaboration avec Frank Andriat), Éditions De Boeck (1992), Sur les routes du Moyen Âge, Éditions du Rocher (1997), L’érotisme au Moyen Âge, Éditions Tallandier (1999), Arthur, Merlin et le Graal, un mythe revisité, Éditions du Rocher (2001), Conversation avec Gabrielle Vincent, Éditions Tandem (2001), Les Templiers, au cœur des croisades, Éditions du Rocher (2002), Marie ou la Renaissance (en collaboration avec Christian Lutz), Éditions le Cri (2002), L’Ordre du temple et le reniement du Christ, Éditions du Rocher (2004), L’Âge des ténèbres : la christianisation de l’Occident, Labor (2006), Blueberry, une légende de l’Ouest, Point Image (2007), Hildegarde de Bingen – La langue inconnue, Alphée (2008), L’École de la nuit – Introduction à la magie noire, Camion noir (2009), Hitler et la franc-maçonnerie, Éditions Racine (2013), Outplacement, Couleur Livres (2013), Les Illuminati – La réalité derrière le mythe, Éditions Racine (2014), Les Templiers, chevaliers du Christ ou hérétiques ?, Éditions Tallandier (2014), La Religion d’Hitler, Éditions Racine (2015), Treize Livres maudits, Éditions Racine (2016), Degrelle – 1906-1994, Éditions Racine (2016), Ils admiraient Hitler – 12 portraits de disciples du dictateur, Éditions Racine (2017), 13 complots qui ont fait l’histoire, Éditions Racine (2018), Himmler et le Graal, Éditions Racine (2018), Le Pacte avec le diable, de saint Augustin à David Bowie, Éditions Racine (2019).