Vibrant hommage…

Photographe de stars, Alain Marouani (°1940) fut également directeur marketing des Disques Barclay – il fut pendant plus de 30 ans le bras droit d’Eddie Barclay (1921-2005), l’un des plus importants éditeurs et producteurs de musique français des années 1950 aux années 1980 – et de Warner Music.

À l’occasion des 10 ans de la disparition du chanteur engagé dont il fut un ami proche, il publie au Cherche-Midi à Paris un splendide ouvrage biographique riche de splendides photographies intitulé Ferrat, l’inoubliable préfacé par Véronique Estel, la fille adoptive de l’artiste, qui livre ici des souvenirs empreints de sensibilité et d’affection.

Fils de Mnacha Tenenbaum, Russe de confession juive, immigré en France en 1905, naturalisé français en 1928 et assassiné à Auschwitz en 1942, et d’Antoinette Malon, Française née à Paris d’une famille originaire d’Auvergne, Jean Tenenbaum, dit Jean Ferrat, né le 26 décembre 1930 à Vaucresson (Seine-et-Oise) et mort le 13 mars 2010 à Aubenas (Ardèche), est un auteur de chansons à texte qui alterna durant sa carrière chansons sentimentales, chansons poétiques et chansons engagées et qui eut souvent maille à partir avec la censure.

Reconnu pour son talent de mélodiste, il mit en musique et popularisa une trentaine de poèmes de Louis Aragon [1] avec l’approbation de celui-ci.

Fidèle, sa vie durant, à ses idéaux communistes, il n’en conserva pas moins sa liberté vis-à-vis du Parti communiste français, dont il a toujours dit n’être pas membre, n’hésitant pas à s’en démarquer sur différents sujets.

Bien que peu présent dans les médias et malgré son retrait de la scène à quarante-deux ans, cet ardent défenseur de la chanson française connut un grand succès critique et populaire avec des chansons comme Deux enfants au soleil (1961), Ma môme (1961), Nuit et brouillard (1963), À Brassens (1963), La Montagne (1964), Potemkine (1965), À Santiago (1967), Pauvre Boris (1967), Ma France (1969), Camarade (1970), La femme est l’avenir de l’homme (1975), Le Bilan (1979), Je ne suis qu’un cri (1985)…

Apprécié d’un large public, Jean Ferrat est aujourd’hui considéré, à l’instar de Léo Ferré, Georges Brassens et Jacques Brel, comme l’un des grands de la chanson française [2].

Écoutons Alain Marouani :

« Homme de convictions et de résistance, Jean Ferrat se servait de sa poésie comme d’un manifeste social, mêlant révolte et idéal, engagements, fraternité et amour.

Depuis son refuge dans les montagnes ardéchoises, il n’a cessé de se révolter et de prendre parti pour les causes qui lui semblaient justes. Ses chansons populaires parlent de la vie de tous les jours, de la souffrance du plus grand nombre. Il s’efforçait de rendre leur dignité à tous ceux qui travaillent pour subsister. Chacune de ses chansons engagées est un hymne à la résistance populaire et, dans le même temps, un hommage vibrant à la beauté du monde.

Son héritage, riche de plus de deux cents chansons, est à jamais gravé dans l’imaginaire de la grande chanson française. »

Et s’y ajoute ce magnifique album…

PÉTRONE

Ferrat, l’inoubliable par Alain Marouani, Paris, Éditions Le Cherche-Midi, février 2020, 180 pp. en quadrichromie au format 27 x 32 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 35 € (prix France)

TABLE DES MATIÈRES

Préface

L’enfance

Les débuts dans la chanson

Cuba

Mai 68

Les années Barclay

La consécration

Antraigues le refuge

L’homme engagé

Ferrat et la télévision

Quelques grandes chansons


[1] Notamment Les Yeux d’Elsa, Heureux celui qui meurt d’aimer, Aimer à perdre la raison, Que serais-je sans toi, Nous dormirons ensemble, C’est si peu dire que je t’aime, J’entends, j’entends, Au bout de mon âge, Complainte de Pablo Neruda

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Ferrat

Date de publication
mercredi 11 mars 2020
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