Représentant majeur de la peinture orientaliste parmi les plus admirés de son temps [1], né à La Rochelle le 24 octobre 1820 et mort dans cette ville le 27 août 1876, Eugène Fromentin était aussi un écrivain dont le remarquable roman autobiographique Dominique (1863), inspiré par le grand amour impossible de son adolescence pour une voisine mariée, a connu un succès éclatant et pérenne.
Patrick Tudoret, né à Oran (Algérie) en 1961, est un écrivain, auteur dramatique, journaliste, politiste et enseignant français. Il a publié, aux Éditions Les Belles Lettres à Paris, un essai intitulé Fromentin – Le roman d’une vie qui fait le récit, aussi brillant qu’empathique et documenté, de la vie de l’artiste.
Écoutons ce qu’il en dit :
« De La Rochelle, sa ville natale – où il revint sans cesse – à Paris, de la Côte d’Azur à la Vallée du Loir, de Venise à la Belgique et à la Hollande, de l’Algérie à l’Égypte, voici la vie romanesque d’un écrivain et peintre parmi les plus admirés de son temps.
Entre 1820 et 1876, le siècle défile, riche en convulsions politiques, en bouleversements économiques et sociaux, en révolutions artistiques.
C’est dans cette France en ébullition – il vécut deux révolutions, un coup d’État signant les débuts du Second Empire, les guerres coloniales, la guerre de 1870, la Commune de Paris, enfin l’avènement de la IIIe République – qu’Eugène Fromentin mène son destin d’homme libre et d’homme de foi, aussi fiévreux et amoureux que sage, d’une exigence égale dans ses deux arts. Auteur de Dominique, encensé par George Sand, Flaubert, Sainte-Beuve et bien d’autres, modèle pionnier de l’écrivain voyageur, découvreur d’un certain Orient, il s’en fera le chantre par la plume et le pinceau.
Eugène Fromentin, La Chasse au héron (Algérie), huile sur toile, 1865, Chantilly, musée Condé.
Écrivain [2], son œuvre est entrée dans La Pléiade. Peintre, il est représenté dans le monde entier : au Louvre, à Orsay, La Rochelle, mais aussi Londres, New York, Boston, Philadelphie, Saint-Pétersbourg ou Doha. C’est une figure unique de l’histoire artistique. »
Il repose au cimetière de Saint-Maurice, à proximité de sa famille et non loin de Jenny Léocadie Chessé, épouse Béraud (1817-1844), la jeune femme qui lui a inspiré Dominique.
PÉTRONE
Fromentin – Le roman d’une vie par Patrick Tudoret, Paris, Éditions Les Belles Lettres, mars 2018, 282 pp. en noir et blanc au format 14 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 19 € (prix France)
[1] Il bourlingua en Algérie, dans le Sahara et le Sahel (en 1846, 1852 et 1854) et en Égypte (il fut invité à l’inauguration du canal de Suez en 1869), voyages qui lui inspirèrent ses toiles les plus fameuses.
[2] Outre Dominique, on lui doit les ouvrages suivants : Visites artistiques (1852), Simples Pèlerinages (1856), Un été dans le Sahara (1857), Une année dans le Sahel (1858), Voyage en Égypte (1869, édité en 1935), Les Maîtres d’autrefois (étude sur la peinture flamande et hollandaise, 1876), Correspondance, 1839-1876, 2 volumes (édités en 1995).