Auteure habile et délicate de Karen et moi (Arléa, 2011), Max, en apparence (Arléa, 2013), La Shoah de Monsieur Durand (Gallimard, 2015) et Un monde sur mesure (Grasset, 2017), Nathalie Skowronek, née à Bruxelles en 1973, est l’un des plus beaux fleurons de la littérature belge francophone de ce siècle.

Elle revient sur le devant de la scène avec La carte des regrets (Paris, Grasset), un roman tout en finesse dressant la carte du cœur d’une héroïne défunte qui a balancé entre plusieurs mondes et se penchant sur l’héritage (ici, sentimental) légué par la disparue à ses proches – un thème cher à notre écrivaine.

En voici le pitch :

« Suicide, assassinat, mort accidentelle ? Les circonstances de la mort de Véronique Verbruggen sur un sentier des Cévennes n’auraient pas valu plus de quelques lignes dans la presse si la victime n’avait pas été une éditrice reconnue. Deux hommes s’interrogent et partagent un même chagrin : Daniel Meyer, son mari, ophtalmologue, et Titus Séguier, son amant, cinéaste qui jusqu’au bout aura attendu qu’elle vienne partager sa vie.

Pour Daniel, rien n’est jamais venu troubler les vingt ans de vie commune avec sa femme, qu’il aime indéfectiblement. Quant à Titus, dépossédé de son amour, il hésite entre se taire par respect des convenances ou élever à Véronique un « testament amoureux » cinématographique, en poursuivant le projet entamé avec elle avant sa disparition. Il y a aussi Mina, la fille de Véronique, vingt et un ans, née d’un premier amour.

Trop de sous-entendus, d’indices qui ne trouvent pas leur place dans le puzzle familial… Qui était cette mère dont les tourments se lisaient en filigrane ? Demander des éclaircissements à son beau-père serait si douloureux pour Daniel… Alors, Mina remonte la trace de Titus Séguier. Elle découvre la complexité d’une mère écartelée, celle des sentiments, et comprend qu’on ne connait jamais tout à fait cet autre qui nous semblait si proche. »

Une stèle en forme de diamant diffractant la lumière avec subtilité…

PÉTRONE

La carte des regrets par Nathalie Skowronek, Paris, Éditions Grasset, février 2020, 142 pp. en noir et blanc au format 13 x 20,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 16 € (prix France)